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Lectures de Lounima

14 février 2018

Annie Barrows - Le secret de la manufacture de chaussettes inusables

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Éditions : 10/18 - Traduction : de l'anglais (Etats-Unis) par Claire Allain et Dominique Haas -
Titre original : The truth according to us - Nombre de pages: 670

4ème de couverture :
Eté 1938. Layla Beck, jeune citadine fortunée, refuse le riche parti que son père lui a choisi et se voit contrainte, pour la première fois de sa vie, de travailler. Recrutée au sein d'une agence gouvernementale, elle se rend à Macedonia pour y écrire un livre de commande sur cette petite ville. L'été s'annonce mortellement ennuyeux. Mais elle tombe vite sous le charme des excentriques désargentés chez lesquels elle réside, les Romeyn. Autrefois propriétaire de la manufacture, cette famille a une histoire intimement liée à celle de la ville. De soupçons en révélations, Layla va changer à jamais l'existence des membres de cette communauté, et mettre au jour vérités enfouies et blessures mal cicatrisées.

Bringmechocolate

Mon avis :
"[...] Et je mis encore plus de temps à comprendre que tout avait commencé ce jour-là. Que c'est ce matin-là, pendant le défilé, que la terre se mit à trembler et à s'ouvrir pour libérer tout ce qui allait en jaillir au cours de l'été. [...] Depuis, bien sûr, je me suis souvent demandé si ma vie et celles de mon père et de ma tante Jottie auraient été différentes si j'étais restée à la maison. C'est ce qu'on appelle une énigme de l'histoire, et ce genre peut vraiment vous rendre dingue si vous n'y prenez pas garde." (10/18 - p.13)
Etats-Unis, Virginie Occidentale, fin des années 30. Layla Beck débarque dans la petite ville de Macedonia pour y écrire l'histoire de cette bourgade cent cinquantenaire, fortement marquée par la guerre de Sécession et qui ne présente, en apparence, que fort peu de distractions ! Elle loge dans la maison des Romeyn, famille pour le moins originale et au franc parler. Très vite, elle s'attache aux membres de la maisonnée : Jottie à l'humour dévastateur, Felix, au charme ravageur, Mae et Minerva, les deux jumelles inséparables, Emmett, le frère ténébreux et les deux filles de Félix : Bird et enfin Willa qui, à 12 ans, découvre que le monde des adultes n'est pas toujours ce qu'il semble...

J'avais envie d'une histoire légère, doudou, qui ne me donne pas trop à réfléchir et me fasse passer un bon moment d'évasion. Et, de fait, le choix de ce roman a été une parfaite réussite pour atteindre cet objectif! On plonge dans cette lecture avec facilité. C'est typiquement le genre de roman "feel good" qui nous révèle le quotidien des membres d'une famille un peu timbrée : leurs joies, leurs contrariétés, leur passé, leurs rêves, et, comme dans toutes les familles, les squelettes plus ou moins importants cachés dans leurs placards... Ainsi, Le secret de la manufacture de chaussettes inusables a été une lecture agréable, un roman doux-amer dont on tourne les pages avec plaisir, avide d'en connaître à chaque fois un peu plus, même si on sait que la fin de nous réservera aucune surprise !

La construction du roman est intéressante : elle alterne récit à la première personne lorsque nous avons le point de vue de Willa, récit à la troisième personne pour les autres protagonistes, échanges épistolaires de Layla Beck et extraits du livre en cours de rédaction. Cela donne du rythme à l'histoire et nous fait (presque) oublier les quelques longueurs qui jalonnent le roman...

A noter que le titre français de ce roman est très trompeur. Je pensais découvrir un secret de fabrication de chaussettes qui les rendraient "inusables" et, en réalité, il est très peu (voire pas du tout) question de chaussettes dans ce livre !

Morceau choisi :
"Nous avons tourné au coin d’une rue et Bird a annoncé : « Ça, c’est notre cornouiller. » J’aurais marmonné alléluia à la vue de la maison – en briques blanches et gracieuse – si mon attention n’avait été distraite par un petit attroupement dans l’allée du jardin. Comment te décrire les Romeyn ? En fait, au début, je ne savais pas qui étaient les Romeyn et lesquels étaient de simples passants. La foule entourait une fillette – Willa, me semble-t-il – dont le sang coulait abondamment sur ses chaussettes et qui sautillait tandis qu’une femme hurlait que la pauvre enfant portait les stigmates. Elle s’est tue dès qu’elle a remarqué ma présence, mais tu ne penses pas que j’aie pu atterrir dans une famille de revivalistes ? Que vais-je faire s’ils organisent des réunions de prière après dîner ? Ou, pire, avant le dîner. Et... je sais bien que c’est impossible, mais quand même... et si cette enfant portait vraiment les stigmates ? Quelle est l’étiquette à adopter quand on cohabite avec une personne qui porte les marques des plaies du Christ ? Je serai sûrement une gêne si des pèlerins arrivent de partout.
Je me suis avancée dans l’allée et ils m’ont tous dévisagée. Pour sonder mon âme de pécheresse, sans doute. J’avais l’horrible impression de rétrécir. Je n’arrivais pas à prononcer un mot, et je suppose que nous serions restés pétrifiés sur place jusqu’à la fin des temps si M. Romeyn n’était apparu et ne m’avait accueillie comme un gentleman. Il m’a offert une poignée de main, s’est présenté et m’a présenté le reste de l’assistance hébétée.
"
(10/18 - p.53-54)

A découvrir ! ;-)

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8 février 2018

Elena Ferrante - L'amie prodigieuse : Enfance, adolescence

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Éditions : Folio - Traduction : de l'italien par Elsa Damien -
Titre original : L'amica geniale - Nombre de pages: 445

4ème de couverture :
«Je ne suis pas nostalgique de notre enfance : elle était pleine de violence. C’était la vie, un point c’est tout : et nous grandissions avec l'obligation de la rendre difficile aux autres avant que les autres ne nous la rendent difficile.»
Elena et Lila vivent dans un quartier pauvre de Naples à la fin des années cinquante. Bien qu’elles soient douéfait valoir ses droutses pour les études, ce n’est pas la voie qui leur est promise. Lila abandonne l’école pour travailler dans l’échoppe de cordonnier de son père. Elena, soutenue par son institutrice, ira au collège puis au lycée. Les chemins des deux amies se croisent et s’éloignent, avec pour toile de fond une Naples sombre, en ébullition.

L’amie prodigieuse, Le nouveau nom et Celle qui fuit et celle qui reste sont les trois premiers tomes de la saga d’Elena Ferrante, qui se conclut avec L’enfant perdue.

Mon avis :
"Lila apparut dans ma vie en première année de primaire, et elle me fit tout de suite impression parce qu’elle était très méchante." (Folio - p.31)
Naples, fin des années 50. Elena Greco, dite Lenù, et Raffaela Cerullo, dite Lila, vivent toutes deux dans le même quartier populaire de Naples. Lila est intrépide, courageuse et sure d'elle ! Lenù est timide, douce, réservée et totalement sous le charme de Lila. Entre elles commence à se tisser une amitié étrange mélant fascination, admiration, envie et jalousie. Les années passent et les petites filles qui jouaient à la poupée deviennent, chacune à sa façon, de lumineuses adolescentes qui suivent des chemins différents : l'atelier de son père pour Lila et le collège pour Lenù mais elles se retrouvent régulièrement pour échanger sur leur vie respective. Lenù, qui a la chance de poursuivre ses études, n'a cependant qu'une obsession : se hisser à la hauteur de Lila qu'elle estime plus intelligente, plus belle et globalement plus chanceuse... Petit à petit, les adolescentes grandissent et les forces s'équilibrent.

J'ai beaucoup aimé ce roman. Centré sur l'amitié entre Lila et Lenù, L'amie prodigieuse nous plonge dans une histoire prenante, peuplée de nombreux personnages intéressants et variés qui transitent autour de ces deux petites filles qui évoluent au fil des années qui passent. De totalement déséquilibrée au départ, avec une fascination presque dérangeante de Lenù envers Lila, l'amitié entre les deux jeunes filles s'assainit et apporte à chacune un équilibre et une aide précieuse au fil du temps. Dès lors, j'ai pris encore plus de plaisir à la lecture du récit et me suis surprise à dévorer les dernières pages du roman ! Assurément, je lirai la suite... elle m'attend d'ailleurs déjà bien sagement !

L'écriture d'Elena Ferrante est fluide et facile à lire. Par ailleurs, l'auteur n'est pas avare de détails et je n'ai donc eu aucun mal à me représenter le quartier dans lequel évoluent tous ses personnages.

Morceaux choisis :
"Ce que c'était, la plèbe, je le sus à ce moment-là, beaucoup plus clairement que quand Mme Oliviero me l'avait demandé des années auparavant. La plèbe , c'était nous. La plèbe, c'étaient ces disputes pour la nourriture et le vin, cet énervement contre ceux qui étaient mieux servis et en premier, ce sol crasseux sur lequel les serveurs passaient et repassaient et ces toasts de plus en plus vulgaires. La plèbe, c'était ma mère, elle avait bu et maintenant se laissait aller contre l'épaule de mon père qui restait sérieux, et elle riait, bouche grande ouverte aux allusions sexuelles du commerçant en ferraille. Tout le monde riait et Lila aussi, elle semblait avoir un rôle à jouer et vouloir le jouer jusqu'au bout." (Folio - p.400)

"Il n’existe aucun geste, aucune parole ni soupir qui ne contienne la somme de tous les crimes qu’ont commis et que continuent à commettre les êtres humains." (Folio - p.157)

A lire ! ;-)

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1 février 2018

Karine Giebel - Meurtres Pour Rédemption

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Éditions : Pocket - Nombre de pages: 992

4ème de couverture :
Marianne, vingt ans. Les barreaux comme seul horizon. Perpétuité pour cette meurtrière.
Indomptable, incontrôlable, Marianne se dresse contre la haine, la brutalité et les humiliations quotidiennes.
Aucun espoir de fuir cet enfer, ou seulement en rêve, grâce à la drogue, aux livres, au roulis des trains qui emporte l'esprit au-delà des grilles. Grâce à l'amitié et à la passion qui portent la lumière au coeur des ténèbres.
Pourtant, un jour, une porte s'ouvre. Une chance de liberté.
Mais le prix à payer est terrifiant pour Marianne qui n'aspire qu'à la rédemption...

PRISONHANDs

Mon avis :
"Tous les soirs se ressemblent, les nuits aussi. Et les jours, c’est pareil.
À quoi se raccrocher, alors ?
Aux repères, ceux qui rythment le temps, évitant qu’il ne devienne une hideuse masse informe.
S’y cramponner, comme à des arbres au milieu d’une plaine infinie, à des voix au cœur du silence.
À chaque heure, quelque chose de précis. Gestes, odeurs ou sons.
Et, au-delà des murs, le train." (Pocket - p.11)

Hum ! Par quoi commencer ?
Je découvrais cette auteur avec ce roman et avais beaucoup d'attentes au début de ma lecture, de nombreux amis m'ayant décrit Karine Giebel comme incontournable pour qui aime le genre. Alors, oui, je me suis plongée dans ce livre pleine d'espoir, ravie de découvrir (enfin !) cette "reine" du thriller.
Et, de fait, les premières pages m'ont beaucoup plu : l'écriture était fluide, les flash-backs donnaient du rythme au récit et je n'avais aucun mal à imaginer cet univers carcéral rude, violent et sans pitié. Mais, petit à petit, l'ennui a commencé à pointer le bout de son nez, j'avais l'impression de relire encore et encore les mêmes passages remplis de violence, de colère, de haine, de barbarie parfois, de douleur et je ne voyais pas le récit avancer. Et, lorsque, oh joie !, après 500 pages avalées laborieusement, un événement survient, j'ai espéré la rédemption promise par le titre mais ce n'était malheureusement qu'un leurre et le récit retombe dans ses répétitions sans fin...
Par ailleurs, je n'ai pas cru au personnage de Marianne et l'ai trouvée antipathique. C'est une écorchée vive n'ayant jamais connu l'amour de ses parents, élevée par des grands-parents visiblement déficients en matière de sentiment et qui, toute sa courte vie, s'est laissée dominer par ses colères (colères qui l'ont directement dirigée vers cette prison où elle purge une peine à perpétuité d'ailleurs) ! Ses pensées et actions ne m'ont pas paru cohérentes, elle passe de l'apathie à la colère presque sans transition et s'entête à l'extrème au détriment de sa survie. Et que dire de son soi-disant amour pour son geôlier ? Non, vraiment, je ne peux pas croire qu'elle puisse tomber amoureuse d'un homme qui l'a battue presque à mort et qui lui fait payer les cigarettes et la drogue dont elle a besoin avec du sexe ! Cela ressemble plus à un syndrome de Stockholm qu'à de l'amour tant c'est irrationnel !  Certes, elle est très jeune et s'est retrouvée enfermée dès ses 16 ans, sans avoir eu le temps de connaître le sentiment amoureux, mais cela ne me convainc tout de même pas...

Bref, c'est donc un rendez-vous raté pour moi. Mais je ne renonce pas et lirai très certainement un autre titre de Karine Giebel, histoire de vérifier cet avis plus que mitigé !

Morceau choisi :
"Il imposait sa loi dans le moindre recoin de ses chairs. Avait anéanti jusqu’à sa volonté, rendu illusoire tout espoir de fuite.
Lui. Le manque.
Plus de cigarettes, pas de drogue.
Oui, elle aurait marché sur les mains pour en avoir. Oui, Daniel avait gagné, il lui suffisait de revenir demander n’importe quoi. Sauf qu’il n’était pas revenu.
Marianne se haïssait. Tu dépends de lui, tu n’es pas libre. Drôle de se reprocher ça derrière des barreaux ! Mais justement, cette liberté, l’ultime, celle que personne n’aurait dû pouvoir lui voler, elle l’avait perdue en essayant de s’évader. Elle payait le prix fort pour d’éphémères voyages. Elle dépendait d’un homme parce qu’elle était faible.
"
(Pocket - p.84)

A discuter ! ;-)

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25 janvier 2018

Anthony Doerr - Toute la lumière que nous ne pouvons voir

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Éditions : Albin Michel - Traduction : de l'anglais (Etats-Unis) par Valérie Malfoy -
Titre original : All the Light We Cannot See - Nombre de pages: 610

4ème de couverture :
Toute la lumière que nous ne pouvons voir possède la puissance et le souffle des chefs-d’œuvre. Magnifiquement écrit, captivant de bout en bout, il nous entraîne, du Paris de l'Occupation à l'effervescence de la Libération, dans le sillage de deux héros dont l'existence est bouleversée par la guerre : Marie-Laure, une jeune aveugle, réfugiée avec son père à Saint-Malo, et Werner, un orphelin, véritable génie des transmissions électromagnétiques, dont les talents sont exploités par la Wehrmacht pour briser la Résistance.
Cette fresque envoûtante, bien plus qu'un roman sur la guerre, est une réflexion profonde sur le destin et la condition humaine. La preuve que même les heures les plus sombres ne pourront jamais détruire la beauté du monde.

Saint-Malo_Aout_1944Mon avis :
Saint-Malo, 1944.
Une jeune aveugle isolée dans la maison de son grand-oncle disparu quelques jours plus tôt et un jeune soldat allemand spécialiste des radiocommunications attendent un miracle. Ils ne se connaissent pas mais se retrouvent au même moment dans un Saint-Malo en proie aux bombardements.

1934. Premier flash-back.
Werner a 8 ans, il vit dans un orphelinat avec sa soeur et se passionne pour les sciences. Marie-Laure a 6 ans, vit à Paris avec son père et apprend brutalement qu'elle va petit à petit devenir aveugle.

De flash-back en flash-back, l'auteur nous dévoile la vie de ces deux enfants, puis adolescents et enfin jeunes adultes. Deux destins que rien ne prédisposait à se rencontrer et pourtant...

Voilà un petit moment (plusieurs mois en fait !) que j'ai tourné la dernière page de ce roman mais je souhaitais faire revivre mon blog avec mon dernier coup de coeur, c'est pourquoi j'ai choisi ce titre pour mon retour. Car oui, ce roman a été un coup de coeur !

Avec ce récit, l'auteur nous entraîne dans une fresque passionnante aux côtés de deux personnages sensibles, touchants et solaires qui nous font vivre leur vision de la guerre : l'endoctrinement des jeunes, la résistance contre l'occupant, la lutte contre la résistance côté allemand, les privations et j'en passe. Les chapitres nous révèlent tour à tour l'univers de Marie-Laure, celui des sons, des odeurs et des matières et le monde de Werner qui, passionné de sciences, ne peut appréhender le milieu dans lequel il évolue sans comprendre les interactions physiques des choses et des événements qui l'entourent. Et l'on ne peut que s'attacher à ces personnages qui survivent en conservant leur humanité et leur bonté dans un monde devenu instable et sans repère.

Anthony Doerr a une écriture fluide, facile à lire et très descriptive. La construction du roman en chapitres alternés entre le présent, le passé de Werner et celui de Marie-Laure nous fait défiler les quelques 600 pages de ce livre sans que l'on ne s'en rende compte et on tourne la dernière page déçu d'être déjà arrivé à la fin, obligé de quitter cet univers qui avait si bien su nous captiver !

Morceaux choisis :
"À l’aube, ils tombent en masse du ciel, passent par-dessus les remparts, caracolent au-dessus des toits, descendent lentement entre les hautes maisons. Des rues entières en bouillonnent, taches blanches sur les pavés. Message urgent aux habitants de cette ville. Dispersez-vous dans la campagne.
La marée monte. La lune, petite, jaune, est presque toute ronde. Sur les toits des hôtels du front de mer, à l’est, et dans les jardins par-derrière, une demi-douzaine d’unités d’artillerie américaines flanquent des obus incendiaires dans la bouche de mortiers."
(Albin Michel - p.7)

"On est très loin de comprendre ce que c'est d'être aveugle quand on ferme les yeux. Sous notre monde des cieux, des visages et des édifices, il en existe un autre, plus brut et plus ancestral, un espace où les surfaces planes se désintègrent et où les sons forment une multitude de rubans dans les airs." (Albin Michel - p.452)

A découvrir ! ;-)

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21 juin 2016

Raphaël Le Mauve - Le Testament Secret de Pépito Mac Strumbble

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Éditions : La Découvrance - Nombre de pages : 157

4ème de couverture :
Inutile de faire une quelconque recherche sur l’histoire des Mac Strumbble : vous ne trouverez rien. Officiellement, il n’y a jamais eu de clan Mac Strumbble, nulle part, même pas en rêve. L’Histoire, dit-on, est écrite par les vainqueurs. Chez les Mac Strumbble, on décida qu’on n'écrirait rien car, même s’il y aurait beaucoup à dire, il n’y aurait rien à écrire.
Malheureusement, il fallut que Pépito Mac Strumbble ouvre sa grande bouche un soir de beuverie délirante à l’Auberge du Tout-Venant, établissement bien connu des abrutis en tous genres et autres gibiers de potence. Mais, déjà l’Histoire s’égare et devient rumeur.
Toute ressemblance avec des faits ou des personnes ayant existé n'est ni le fruit du hasard ni celui d'une quelconque coïncidence, évidemment.

Scotland_Mon avis :
Un clan écossais oublié des Hommes, une organisation matriarcale d'un autre âge, une vallée protégée par un Oracle tout puissant, une femme qui perd les pédales, un homme qui oublie de se taire... et le chaos s'installe !

Alors que je tourne tout juste la dernière page de ce roman, que puis-je en dire ?
J'ai souri, un peu.
J'ai ri, à peine.
J'ai froncé les sourcils, beaucoup.
Je me suis interrogée sur le sens de l'histoire, souvent.
Et je me suis ennuyée, sérieusement !
Alors, oui, le sentiment qui prédomine à la fin de cette lecture est malheureusement l'ennui. Les personnages sont peu fouillés, perdus dans une histoire à la construction hasardeuse qui, à mon avis, ne tient pas debout ! Les descriptions sont sommaires et n'ont pas réussi à me faire voyager au coeur de l'Ecosse. L'idéologie défendue par les personnages est si peu développée que je ne l'ai pas comprise et n'ai donc pas pu adhérer au combat des personnages ! Et, enfin, l'écriture, bien que drôle parfois, est si répétitive qu'elle en devient lourde ! C'est donc très déçue que je ressors de cette lecture : quel dommage !

Morceau choisi :
"Les Mac Strumbble firent souche dans le fin fond du nord de l'Ecosse, dans une vallée de larmes et de désolation selon la terminologie biblique. Plus retiré et déprimant, ça n'existait pas. Le climat était à l'hiver neuf mois sur douze et la terre n'était pas hostile, elle n'en avait rien à foutre qu'on la cultive ou non. Chaque récolte était un martyre et laissait , dans le meilleur des cas, juste de quoi réessayer l'année suivante. La logique aurait voulu qu'on cessa d'"agriculturer" mais c'était la tradition et fallait pas aller contre." (La Découvrance - p.7)

Grosse déception mais faites-vous votre propre avis ! ;-)

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indexJ'ai lu ce livre dans le cadre de l'opération Masse critique de Babelio. Je remercie donc Babelio et les éditions La Découvrance pour l'envoi de ce livre.

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16 juin 2016

Bulbul Sharma - La vie troublée d'un tailleur pour dames

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Éditions : Albin Michel - Traduction : de l'anglais (Inde) par Dominique Vitalyos -
Titre original : The Tailor of Giripul - Nombre de pages: 377

4ème de couverture :
Janak le tailleur est mélancolique. Il rêve de gagner l’amour de Rama, sa si belle et maussade épouse, sans oser lui avouer sa flamme. Car à Giripul, au pied de l’Himalaya, le mariage est moins une affaire de sentiments que de raison. Dans sa boutique, par contre, les clientes adorent se confier à Janak, lui raconter leurs rêves. Ou leurs cauchemars.
Un soir, alors que la communauté est rassemblée sous le chapiteau d’un magicien ambulant, un cadavre se matérialise devant la boutique de Janak, bouleversant la vie du paisible Giripul. Tout le monde devient suspect : la coiffeuse chinoise, maîtresse du chef de village, Shankar le pêcheur qui s’est improvisé détective, Lala, le patron du salon de thé et son cuisinier ex-tueur à gages… Le petit tailleur arrivera-t-il à résoudre le mystèrBulbul Sharmae et Giripul à retrouver enfin la sérénité ?

Regorgeant des parfums, des couleurs, des sons d’un petit paradis oublié par le temps, un roman sur l’Inde comme on en lit peu, servi par la plume sensuelle, pleine de tendresse et d’humour de Bulbul Sharma.

Peintre et illustratrice, Bulbul Sharma est l'auteure de plusieurs romans et recueils de nouvelles, dont : La Colère des aubergines, Mes sacrées tantes, Mangue amère et Maintenant que j'ai cinquante ans. Professeure d'arts plastiques auprès d'enfants handicapés, elle partage son temps entre Londres, New Delhi et son village des contreforts de l'Himalaya.

Mon avis :
"Lentement, une ruelle après l'autre, Giripul s'éveillait. Les maisons tournèrent leur regard vers le ciel où jouaient quelques panaches blancs, puis vers la vallée pour découvrir les champs baignés par le jeune soleil de l'été. Tout en piquant à la machine, Janak fredonnait une vieille chanson de film. C'était une matinée paisible, aucun souci ne venait troubler ses pensées. Il était loin de se douter que se serait la dernière avant de longs mois." (Albin Michel - p.13)
Janak est tailleur pour dames dans le village de Giripul, situé près de Simla au nord de l'Inde. Homme de talent et consciencieux, les femmes défilent dans sa petite boutique (qu'il a nommé "Giripul Pink Rose Ladies Tailor - Service d'urgence à la demande", tout un programme !). En plus de leurs mensurations, elles lui confient leurs pensées, les sachant bien gardées auprès de ce tailleur silencieux qui ne rêve, lui, que de se faire aimer de sa lunatique épouse, Rama. La vie s'écoule paisiblement pour Janak qui apprécie la tranquillité et le calme jusqu'au jour où la troisième épouse du mukhiya (le chef du village) lui raconte son rêve atroce : elle tranchait la tête de son mari avec une serpette ! Dès lors, Janak devine que le calme de Giripul est menacé surtout lorsqu'il voit débarquer sa belle-mère et son perroquet !

La vie troublée d'un tailleur pour dames est un livre doudou dont on apprécie la lecture non pas pour l'intrigue en tant que telle mais pour toutes ces petites histoires dans l'histoire, tous ces petits riens, qui, mis bout à bout, définissent une vie. J'ai pris beaucoup de plaisir à suivre les personnages de ce roman, m'interrogeant sur leurs préoccupations, le sourire aux lèvres. Janak réussira-t-il à gagner l'amour de son épouse (tout en conservant le secret absolu sur son amour, car, quelle honte ce serait pour lui si on apprenait qu'il est amoureux de sa femme !) ? Le chef du village conservera-t-il sa tête ? Shankar se révélera-t-il en détective ? La troisième épouse découvrira-t-elle le secret de son époux ? Quand la belle-mère de Janak rentrera-t-elle chez elle avec son insolent perroquet ? Pour qui est l'ensemble rose commandé par le chef du village ? ... autant de petites et grandes questions qui trouvent toutes leurs réponses la dernière page tournée.

Morceaux choisis :
"La maison ne s'était jamais remise, elle non plus, de la trahison de son propriétaire. Au fil des années, elle était devenue aussi lunatique que sa jeune épouse et que les tenues de sa défunte mère. Les jours fastes, elle respirait l'ouverture, la lumière et la joie, et quand Jarnak sortait, les fenêtres clignaient de l’œil à son adresse comme de vieux amis, les marches luisaient, les portes souriaient en lui grinçant un aimable au revoir." (Albin Michel - p.49)

"Rama observait son mari en train de manger. Il n'était pas laid, mais pas beau non plus. Ni grand. Ni très fort. En fait, il s'essoufflait rapidement lorsqu'il grimpait ou descendait la colline et c'était elle qui devait porter leur fils dans ses bras. Contrairement aux hommes virils, il parlait et plaisantait rarement à voix haute, ne riait pas à gorge déployée, bouche grande ouverte, en découvrant le bout de sa langue. Il avait des petites dents de souris et quand il souriait, ses lèvres tombaient." (Albin Michel - p.92)

Une auteur à découvrir ! ;-)

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13 juin 2016

Pierce Brown - Trilogie Red Rising (T1: Red Rising, T2: Golden Son, T3: Morning Star)

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Éditions : Hachette Editions - Traduction : de l'anglais (Etats-Unis) par H. Lenoir -
Titre original : Red Rising (T1: Red Rising, Golden Son, T3: Morning Star) -
Nombre de pages : (T1: 480 + T2: 528 + T3: 544)

Mon résumé :
"J’aurais voulu vivre en paix. Mes ennemis m’ont jeté dans la guerre.
Je regarde mille deux cents de leurs enfants, les meilleurs et les plus forts d’entre eux. Ils écoutent le discours d’un Or sans cœur qui se dresse, tel un aigle, entre des piliers de marbre. Ils écoutent le monstre qui a fait naître cette rage qui me dévore le cœur.
— Non, les hommes ne naissent pas égaux. Les faibles cherchent à vous tromper. Ils prétendent qu’ils devraient hériter de la Terre. Ils prétendent que le devoir des forts est de les défendre. Voilà le Noble Mensonge de la Démokratie. Voilà le cancer qui ronge l’humanité.
Ses yeux transpercent ses disciples, un par un.
— Nous sommes les Ors. Nous sommes le couronnement de plusieurs siècles d’évolution. Nous sommes nés pour dominer et diriger le troupeau des Couleurs inférieures. C’est votre héritage et votre responsabilité…
Il se tait quelques instants.
— Mais ce pouvoir a un prix. Il doit être mérité. Conquis. La puissance, la suprématie, les empires se gagnent par le sang. Vous n’êtes encore rien et ne méritez rien. Vous êtes des enfants, vierges de toute cicatrice. Vous ne connaissez pas la douleur. Vous ignorez les sacrifices qu’ont endurés vos ancêtres. Mais bientôt, vous saurez. Bientôt, nous vous enseignerons pourquoi les Ors doivent régner. Et je vous promets que parmi vous, seuls ceux qui se montreront dignes de ce pouvoir survivront.
Sauf que je ne suis pas un Or.
Je suis un Rouge."
(Red Rising - Hachette - p.6)
Dans un monde où les hommes naissent sous une couleur qui détermine leur fonction et, ainsi, leur place dans la Société, comment espérer une Humanité heureuse et épanouie ? Darrow est né Rouge, la couleur la plus basse dans la pyramide, celle à laquelle incombent les tâches les plus dures et les plus ingrates. Il creuse le sol de Mars pour en extraire l'hélium 3, le minerai qui permettra la terra-formation de la planète rouge, la rendant viable pour les milliers d'hommes et de femmes entassés sur une Terre et une Lune mourantes. Darrow est heureux, autant que l'on puisse l'être à travailler comme un forçat pour une noble cause, même si cela implique de vivre sous terre et sans espoir de voir la lumière du jour. Mais un jour, son monde s'écroule : il perd sa merveilleuse épouse Eo et se rend compte que son monde n'est que mensonge et illusion.
Dès lors, il s'engage dans une vengeance sans merci !

Pyramide_Red_Rising

Mon avis :
Wouaououou ! Quelle trilogie ! Voilà  bien longtemps que je n'avais autant appréciée une aventure fantastique ! Et quelle aventure ! Quel univers ! Pierce Brown, pour son premier coup d'essai, a réussi à me tenir en haleine sur les trois tomes sans jamais faiblir tout en me plongeant dans un monde passionnant et original !

Rien n'est à jeter dans cette trilogie !

1. L'univers est riche et complexe avec un système de couleurs original et bien vu, fortement marqué par la mythologie grecque. Certes, on retrouve des systèmes de groupes ethniques avec spécialisation des fonctions dans d'autres dystopies (par exemple, Divergente de Veronica Roth) mais, jusqu'à présent, je n'avais jamais lu de roman décrivant un système qui associe spécialisation des fonctions et hiérarchisation sociale, rendant le monde construit par l'auteur structurellement injuste.
Par ailleurs, l'unique loi régissant la société est la loi du plus fort : c'est donc un univers profondément cruel, dur, violent et amoral !

2. Les personnages sont nombreux, fouillés, aux caractères bien trempés ! Je ne me suis pas ennuyée une seule seconde en leur compagnie et, qu'on les aime ou qu'on les déteste, ils ne laissent pas indifférents... et bien malin qui arrivera à percer les mystères de tous ces personnages aux multiples facettes et ne se laissera pas surprendre par certaines de leurs actions !
Darrow, personnage central de cette trologie, est particulièrement intéressant et contrasté et son évolution entre le premier et le troisième tome est passionnante à suivre.

3. L'aventure est captivante ! Quelle imagination ! Quels retournements de situation ! Si certains passages peuvent paraître longuets (surtout dans le premier tome lorsque Darrow doit gagner ses galons à l'Institut), cela est vite oublié par les renversements de situation et les stratégies audacieuses des protagonistes...

4. Enfin, l'écriture de l'auteur est particulièrement prenante. Pierce Brown fait entrer le lecteur dans la tête de Darrow et lui confie ses pensées, ses doutes, ses découvertes, sa vision du monde et de ce qui l'entoure avec moult détails qui rendent les paysages et les personnes qu'il rencontre réels. Mais ce que je trouve particulièrement bluffant, c'est la facilité avec laquelle l'auteur m'a fait ressentir les émotions de Darrow : exaltation, joie, amour, tristesse, effondrement, dégoût, douleur, etc., l'auteur a choisi les mots justes qui ont réussi à me faire vibrer avec son héros.

En résumé, Red Rising est une série que je conseille fortement aux lecteurs de Fantasy qui aiment les univers riches et les aventures exaltantes !
A noter toutefois que cette trilogie est classée dans les rayons Jeunesse des librairies, ce que je trouve assez étonnant et même inapproprié compte-tenu de la violence de certains passages et du caractère fortement amoral de l'univers (surtout dans les deux premiers tomes).

Morceaux choisis :
"Pendant sept cents ans, les miens ont été privés de liberté et d’espoir. Aujourd’hui, je suis leur glaive. Moi non plus, je ne pardonne pas. Je n’oublie pas. Qu’il m’entraîne donc vers sa navette. Qu’il pense me posséder. Qu’il m’accueille dans sa Maison – je serai d’autant mieux placé pour la réduire en cendres.
Sa fille me prend la main et, brusquement, le poids de mes mensonges m’accable. On dit qu’il est impossible de régner sur un royaume divisé ; on ne fait jamais mention du cœur."
(Golden Son - Hachette - p.10)

"Nu, attaché, roulé en boule, je repose au cœur des ténèbres, loin du soleil et des lunes, emprisonné dans un carcan de pierre. Je ne peux ni me redresser, ni m’étirer. Je suis tel le fossile de l’homme que j’étais autrefois.
Il y a des mois, des années, des millénaires que je n’ai pas déplié mon dos ou mes genoux. Mes articulations sont comme des joints rouillés. La douleur me rend fou. Combien de temps s’est-il écoulé depuis que mes amis sont tombés, morts, sur l’herbe verte ? Depuis que Roque a tendrement baisé ma joue, après m’avoir brisé le cœur ? Depuis que je suis seul dans le noir ?
Ici, dans ce tombeau, le temps ne s’écoule pas. Il est roche, pas rivière. Figé, inaltérable. Rythmé par les deux horloges de ma vie : mon souffle et les battements de mon cœur.
Inspirer. Ba-boum. Ba-boum.
Expirer. Ba-boum. Ba-boum.
Inspirer. Ba-boum. Ba-boum.
Et ainsi de suite, jusqu’à… jusqu’à quand ?"
(Morning Star - Hachette - p.17)

Une série à découvrir !! ;-)

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1 mars 2016

Philippe Loul Amblard - Rouge printemps, petit thriller rural et sans prétention

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Éditions : EditionsCréer - Nombre de pages: 260

4ème de couverture :
Dans une ferme isolée, perdue entre bosquets et vallons, Max pleure et s’enivre. Qu’est-ce qui a motivé la déchéance de cet ex-chirurgien ? Quel secret le ronge ?
Un matin de printemps, il va découvrir une mystérieuse jeune femme inanimée en pleine forêt.
Qui est-elle ? Comment a-t-elle échoué ici ? 
La rencontre improbable entre ces deux écorchés de la vie provoque quelques étincelles, surtout quand d’inquiétants personnages surgissent dans le sillage de la belle…

Mon avis :
Max vit dans une ferme isolé avec son chien Kérouac, ses chevaux, ses bouteilles de vin râpeux, sa marijuana et son mal de vivre. Dans les vapeurs d'alcool et les nuages de fumée de ses joints, il s'englue dans une torpeur quasi-permanente habitée par Isa, sa femme morte quelques années plus tôt.
Rachel, femme objet au service du Grec, vient de faire une grosse bêtise. Pour échapper aux assassins qui la poursuivent, elle entre dans le premier train en partance pour l'inconnu.
Et l'improbable se produit : le chemin de Rachel rencontre celui de Max. Comment Rachel, à la langue bien pendue, au langage ordurier, aux manières brusques et au corps de rêve et Max, ancien chirurgien de l'esthétisme féminin, au corps avachi par les substances illicites qu'il ingurgite à longueur de journée qui, depuis des années, ne parle qu'à son chien et dont la bibliothèque regorge de livres au langage châtié arriveront-ils à communiquer ?

Rouge printemps est un roman facile à lire, prenant et assez intéressant. L'histoire est peut-être un peu trop convenue, les stratégies pour se débarrasser des méchants un peu trop simplistes (et le lien entre la mort d'Isa et l'ancienne vie de Rachel m'a un peu fait bondir (évidemment !)) mais, une fois commencé, cette histoire se lit d'une traite, quelques 250 pages avalées le sourire aux lèvres et l'eau à la bouche à l'évocation des bonnes recettes du terroir (j'ai d'ailleurs prévu de cuisiner des Paupiettes de dinde de Jaligny). A noter que les illustrations de Bruno Bo Basset qui jalonnent le roman sont vraiment très belles : dommage qu'il n'y en ait pas plus !

En revanche, le style de l'auteur ne m'a absolument pas plu : trop axé sur le langage parlé et trop de néologismes même si ces derniers ne manquent ni d'originalité ni d'humour...

Morceau choisi :
"Moi qui osais tout, qui réussissais tout quand ELLE était à mes côtés, livré à moi-même, j'ai pu mesurer l'importance qu'ELLE avait prise dans ma vie. A l'intérieur de mon corps devenu une enveloppe vide, l'énergie avait fait place à la douleur. J'ai bien essayé au début, mais à l'instar des sables mouvants, plus je me débattais, plus je m'enfonçais. J'ai même tenté de revenir à mon ancienne vie, de renouer des relations, j'ai vite compris que je n'appartenais plus à leur monde, que je leur faisais honte. Comme je me fais honte à moi-même, quand, certains matins, dans la glace piquetée de l'armoire, je contemple ce que je suis devenu." (Editions Créer - p.40)

Une belle découverte et un auteur que je relirai sans doute... ;-)

Plaisir de lecture : lecture_notation1_30lecture_notation1_30lecture_notation1_30lecture_notation05_30lecture_notation0_30

 

indexCréerJ'ai lu ce livre dans le cadre de l'opération Masse critique de Babelio. Je remercie donc Babelio et les Editions Créer pour l'envoi de ce livre.

7 février 2016

Lectures de janvier... Avis express

De la jeunesse et de la Young Adult, mes lectures de janvier m'ont emmenée bien loin de mes rivages habituels. Je n'ai pas apprécié toutes mes lectures mais je ne boude pas mon plaisir, j'ai passé quelques bons moments tout de même...

Litterature-jeunesse

les-etoiles-de-noss-head-t1-vertige-sophie-jomainSophie Jomain - Les étoiles de Noss Head (Tome 1 - Vertige)

Éditions : Rebelle
Nombre de pages : 382

Mon avis :
"Tomber amoureux me semblait si irrationnel et si dénué de sens, dans bien des cas. Au lycée, j’avais vu des couples se faire et se défaire, des amours éphémères qui mettaient les filles dans tous leurs états. Des pleurs, des portes qui claquent, des « Je ne pourrais jamais m’en remettre ! ». Ces situations me paraissaient tellement tortueuses. Au début on jure de s’aimer toujours, ça se termine, on pleure un bon coup et la semaine suivante on oublie « l’amour de sa vie » en craquant pour les yeux d’un ou d’une autre. Pff… Pathétique. Heureusement, je n’étais encore jamais tombée dans ce piège."
Hannah, dix-huit ans, le bac en poche, part, comme chaque été, en vacances avec ses parents en Ecosse où habite sa grand-mère. Alors qu'elle se prépare à passer des semaines mornes et sans intérêt, elle fait la connaissance du mec le plus canon qu'elle ait rencontré ! Elle qui n'est jamais tombée amoureuse, la voilà totalement sous le charme de Leith qui, de son côté, ne semble pas indifférent non plus au charme d'Hannah. Mais tout n'est pas si simple et Leith n'est pas l'homme qu'il semble être...

Tentée par de nombreux avis positifs concernant cette série, j'ai voulu me lancer dans l'aventure, direction l'Ecosse, auprès de cette jeune héroïne ! Malheureusement, si j'ai beaucoup aimé la mythologie inventée par Sophie Jomain dans ce roman, notamment autour du personnage de Leith, l'histoire ne m'a absolument pas convaincue.Tout d'abord parce que l'histoire ressemble énormément à Twilight, roman qui m'avait agacé et que je n'avais pas du tout aimé (cf. mon avis sur New Moon). Ensuite parce que l'héroïne m'a semblé cruche, naïve et énervante au possible. Et enfin parce que Leith, trop parfait, manque cruellement de relief !

Bref, c'est donc une grosse déception (en même temps, c'est de ma faute, mes vingt ans sont tout de même loin derrière moi...) et je ne poursuivrai pas cette série malgré tous les avis élogieux que j'ai pu lire sur les tomes suivants...

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PHOBOS_Victor_DixenVictor Dixen - Phobos

Éditions : Robert Laffont - Collection R
Nombre de pages : 433

Mon avis :
"Elle ne se doute de rien, répond sèchement Serena McBee en dégageant sa manche. Ils n'ont aucune idée de ce qui les attend, aucun d'entre eux, pas plus que les dizaines de journalistes qui les assaillent, les centaines d'ingénieurs qui les entourent ou les millions de spectateurs qui les regardent." (Robert Laffont - p.38) Atlas Capital, un fond d'investissement multinational, a racheté la Nasa et tous ses équipements au gouvernement des Etats-Unis. Pour rentabiliser son investissement, il lance la télé-réalité la plus incroyable jamais imaginée : le programme Genesis. Le principe ? 6 filles et 6 garçons, dans deux compartiments séparés d'un même vaisseau spatial en route vers Mars ont 6 minutes chaque jour, à tour de rôle, pour se plaire et former les 6 couples qui coloniseront la planète rouge ! Ils n'ont pas le droit à l'erreur, car ils n'ont pas de billet retour !

Phobos est un roman que j'ai lu d'une traite. L'histoire est originale, l'intrigue prenante, le rythme rapide, l'écriture fluide, les personnages attachants et contrastés. Oui, ce roman est un excellent page-turner. Mais... parce qu'il y a un "mais" malheureusement, je n'ai pas réussi à apprécier pleinement cette lecture. Les personnages manquent de profondeur, certains passages pêchent par leur manque de vraisemblance, et j'ai tourné la dernière page avec le sentiment étrange que cette histoire n'avait pas tenu toutes ses promesses... Est-ce que la lecture du deuxième tome me réconcilierait avec cette série ? Je n'en suis pas certaine, et je suis pour le moment indécise quant à l'intérêt que j'aurai à acheter le second volet...

Plaisir de lecture : lecture_notation1_30lecture_notation1_30lecture_notation1_30lecture_notation0_30lecture_notation0_30

 

ecoleSoman Chainani - L'Ecole du Bien et du Mal

Éditions : Pocket Jeunesse
Traduction : de l'anglais (Etats-Unis) par Leslie BOITELLE-TESSIER
Titre original : The School for Good and Evil
Nombre de pages : 478

Mon avis :
"- Admettons que je m'abaisse à ton niveau intellectuel et que je prétende gober tes inepties. Pourquoi serait-ce à moi d'entrer à l'Ecole des Méchants ? Pourquoi tout le monde m'a-t-il proclamée la Maîtresse du Mal ?
- Personne ne prétend que tu es mauvaise. Simplement, tu es différente. Tu t'habilles toujours en noir.
- Parce que ce n'est pas salissant.
- Tu ne sors jamais de chez toi.
- Là-bas, les gens ne me regardent pas de travers.
- Au concours d'écriture, ta Blanche-Neige se fait dévorer par des vautours et Cendrillon se noie dans sa baignoire.
- Je trouvais que c'était une meilleure fin.
- Tu m'as offert une grenouille crevée à mon anniv'!
- Pour te rappeler que nous sommes tous mortels, destinés à nourrir les asticots, et qu'il faut donc apprécier les anniversaires. Je pensais que c'était une attention délicate.
(PKJ - p.22)
Sophie et Agatha sont deux jeunes filles habitant Gavaldon, un village où, régulièrement, des adolescents disparaissent pour apparaître quelques temps plus tard dans les contes vendus par le libraire, M. Deauville. Sophie rêve d'être kidnappée pour intégrer un conte en tant que princesse. Agatha, bien plus terre à terre, ne souhaite pas quitter son cimetière ! Une nuit d'orage, les deux adolescentes sont enlevées par le Grand Maître et larguées dans l'Ecole du Bien pour Agatha et l'Ecole du Mal pour Sophie ! Horreur ! Le Grand Maître s'est trompé : Sophie est la princesse et Agatha la sorcière, il faut vite réparer cette erreur de casting !!

A bien des égards, L'école du Bien et du Mal m'a rappelé la saga Harry Potter : une école particulière, l'apprentissage de la magie (blanche ou noire selon son camp), des épreuves, des amitiés, des inimitiés, etc. et, d'une certaine manière, c'est ce qui m'a permis de rentrer dans l'histoire et d'apprécier cette lecture qui reste une lecture jeunesse de très bonne facture ! J'ai trouvé l'idée originale, l'histoire prenante, les personnages attachants. Certes, les réactions de certains personnages manquent de maturité, les caractères sont souvent caricaturaux (et Sophie est souvent énervante!), mais je me suis surprise à tourner les pages avec plaisir et à retenir ma respiration vers la fin, me demandant comment cette histoire allait finir !

Plaisir de lecture : lecture_notation1_30lecture_notation1_30lecture_notation1_30lecture_notation1_30lecture_notation0_30

21 janvier 2016

Christelle Dabos - La passe-miroir (T1: Les fiancés de l'hiver, T2: Les disparus du Clairdelune)

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Éditions : Gallimard Jeunesse - Nombre de pages : T1: 528 + T2: 560

Mon résumé :
Ophélie, jeune femme myope, gauche et timide vit sur l’Arche d’Anima, une arche où tous les habitants ont la capacité d’interagir avec les objets. Elle-même a deux dons particuliers : elle peut « lire » les objets, c’est-à-dire qu’elle est capable de raconter l’histoire d’un objet tout en décrivant l’état d’esprit de ses propriétaires successifs et, don assez rare, elle peut se déplacer d’un endroit à l’autre à l’aide des miroirs.

Un jour, alors qu’elle a déjà refusé deux demandes en mariage, sa famille la fiance à Thorn, un homme d’une autre arche : l’Arche du Pôle. Or, Ophélie n'a malheureusement pas la possibilité de refuser (ce mariage diplomatique étant imposé par les Doyennes de l’Arche) et Thorn s’avère être un complet malotru : asocial et rustre ! Elle doit quitter sa famille et aller vivre à la Citacielle, la capitale flottante du Pôle.
Très vite, elle s’aperçoit qu’elle aura bien d’autres choses à craindre que le froid du Pôle. En premier lieu, les pouvoirs de sa nouvelle belle-famille qui ne semble pas l’apprécier ! En second lieu, tous les nobles de la Citacielle, tous ouvertement hostiles envers son fiancé qui semble être l’homme le plus détesté de la capitale !! En dernier lieu, Thorn lui-même qui se montre aussi froid que la glace et incapable de communiquer avec Ophélie.

Mon avis :
Fantasy, jeunesse,… ouh, là, là, mes lectures du moment m’entraînent bien loin de mes rivages habituels !! Mais cela n’est pas pour me déplaire… et, oui, contre toute attente, j’ai énormément apprécié la lecture des deux tomes de cette série de Christelle Dabos ! Et j’en suis la première étonnée, mes dernières lectures jeunesse m’ayant laissée totalement sur ma faim !!

Alors, qu’est-ce qui m’a tant plu dans ces deux romans ? Tout (ou presque) !

  • L’histoire : Bien loin d’être convenue, l’intrigue est haletante, les rebondissements inattendus et les éclaircissements distillés au compte-goutte. C’est addictif et je n’ai pu lâcher chaque livre tant je souhaitais connaître la suite !!
  • Les personnages : Ophélie, Thorn, Berenilde, Rosalie, Gaëlle, Renard, Archibald,… sans oublier l’écharpe, tous les personnages sont contrastés et difficiles à cerner ! Ophélie, qui au début du premier tome se montre résignée et timide se révèle bien moins obéissante en fin de roman malgré sa maladresse « Non, madame, je suis réellement très gauche. Un accident de miroir quand j’avais treize ans. ». Thorn, malotru et glacial de prime abord, se révèle attentionné envers les personnes qu’il estime. Archibald, libertin et gouailleur saura se montrer digne de confiance dans les moments difficiles« Ici-haut, il n’y a pas d’heure pour danser, médire et comploter. » Mais, je n’en dirais pas plus pour ne pas trop en dévoiler !
  • Le monde imaginé par Christelle Dabos : Les Arches sont des îlots isolés, survivants d’une grande "Déchirure". Chaque Arche dispose d’un "esprit de famille", être immortel et plus ou moins ancêtre de tous les habitants d’une Arche. Il est à l’origine de tous les pouvoirs dont disposent les familles. Ces pouvoirs sont d’ailleurs assez variés et les dons de "liseuse" ou de "passe-miroir" d’Ophélie sont loin d’être les plus étonnants !
  • L’énigmatique Dieu : dès le début du premier tome, on apprend qu’il existe un Dieu tout puissant et régissant le monde et qu’il a fait une bêtise… mais laquelle ?

Alors, oui, cela reste de la jeunesse  mais quel plaisir de lecture, quel suspense, quel talent !!! Vivement le prochain tome !!!

Morceau choisi :
« Il lui tendit sa vieille médaille en or, assortie à ses galons et à ses dents. Ophélie l’examina d’abord avec ses lunettes. Une chose était certaine, cette breloque ne datait pas de l’ancien monde. Pressée d’en finir, elle déboutonna ses gants. Dès qu’elle referma ses doigts autour de la médaille, des fulgurances filèrent dans l’entrebâillement de ses paupières. Ophélie se laissa inonder, sans interpréter encore le flot de sensations qui se déversaient en elle, des plus récentes aux plus anciennes. Une lecture se déroulait toujours dans le sens contraire des aiguilles d’une montre. »

A découvrir ! ;-)

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