Vaikom Muhammad Basheer - Grand-père avait un éléphant

4ème de couverture :
Du monde, la jeune et jolie Kounnioupattoumma ne sait rien, si ce n'est que son grand-père avait un éléphant !
Fille de notables musulmans, elle est en âge d'être mariée. Mais pour sa mère, les prétendants ne sont jamais assez beaux, jeunes, riches, puissants... Surtout quand on songe à la splendeur passée du grand-père à l'éléphant.
Hélas, voilà la famille ruinée. Adieu vaste demeure, domestiques, bijoux en or ! Kounnioupattoumma peut enfin goûter aux délices de la baignade en attendant des jours meilleurs...
Avec un profond amour des êtres, qu'il ne désespère pas d'éduquer et de distraire, Basheer mêle à la perfection vérité et humour. 

Mon avis (lu en août 2008):
Deuxième livre (et dernier malheureusement) de Basheer que j'ai lu et, tout comme pour Les murs et autres histoires (d'amour), j'ai A.D.O.R.E ! Pour ce livre aussi, je manque de qualificatifs pour décrire la sensation qui s'en dégage à la lecture : j'ai souhaité que ce livre ne se finisse pas ! Le style est un peu plus enfantin mais on a réellement l’impression de se trouver autour d’un feu et qu’un conteur merveilleux nous raconte une histoire rien que pour nous, une histoire sur les coutumes et la religion musulmane en Inde mais aussi, une histoire d’amour ! A relire assurément ! Et, en plus, c'est drôle ! Impossible de s'ennuyer avec ce livre (beaucoup, beaucoup trop court !). Ceci dit, si je dois comparer, j'ai préféré Les murs et autres histoires (d'amour) mais, la différence est anecdotique...

Dès les premières phrases, j'étais conquise :
"Il lui semblait que ces événements remontaient à plus de mille ans. D’ailleurs c’était un peu vrai, car le temps de l’enfance était loin et depuis lors beaucoup de choses avaient eu lieu. Kounnioupattoumma ne pouvait se remémorer cet épisode sans en sourire. C’était la vie, ni plus ni moins, une chose étonnante de bout en bout, dont on ne pouvait jamais connaître le sens. Ce qui arrive dépasse l’entendement de chacun. Alors, que faire ? Éclater en sanglots ou respirer, s’ouvrir, éclater de rire ? De toute évidence, rire vaut cent fois mieux que pleurer, non ? Donc, en y repensant, elle souriait." (Zulma - p.7)

Kounnioupattoumma est une jeune musulmane. Elle apprend donc à se comporter comme doivent le faire les "bonnes" et riches musulmanes, ainsi sa vie nous paraît bien triste et morne, privée de plaisir et surtout d'ami(e) parce que son grand-père avait un éléphant : "Elle devait avoir sept ou huit ans, pas plus, quand une interdiction, qui pour une fois ne venait pas de son père, vint dresser une barrière devant elle. Ils étaient certes musulmans comme eux, les enfants du voisinage, lui dit Oumma, sa mère, mais ce n'était pas une raison suffisante pour s'en faire des amis. Bref, elle ne devait en aucun cas avoir affaire à eux. Et pourquoi ? Pour une raison secrète connue du monde entier et qu'Oumma lui présenta en ces termes :
- Pattoumma, mon trésor, tu es la fille chérie de la fille chérie d'Anamakkar, le noble Makkar à l'éléphant. Ton grand-père avait un éléphant, un grand mâle à défenses !" (Zulma - p.8)

Kounnioupattoumma attend le mariage, et les prétendants ne manquent pas mais aucun ne trouve grâce aux yeux de sa mère jusqu'au jour où son père est ruiné ! Obligée de vivre dans une "vieille bicoque", la famille doit s'adapter à cette nouvelle vie mais, pour Kounnioupattoumma, c'est plutôt une délivrance : "Kounnioupattoumma ressentait un bonheur indéfinissable, mâtiné de révolte et du désir de se venger. La perte subie était certes un grand malheur, mais elle voyait des gens, respirait l'air pur, profitait de la lumière du soleil, prenait des bains de lune, courait, sautait, chantait. Elle ne connaissait aucune chanson, mais qu'importe, elle était libre de faire ce que bon lui semblait." (Zulma - p.39)

Un jour, elle rencontre Nisar Ahmad, un musulman lui aussi mais avec une conception de la vie totalement différente de celle de la famille de Kounnioupattoumma, cette rencontre sera pour son plus grand bonheur...

Pour tous ceux qui aiment les histoires racontées au coin du feu...

Plaisir de lecture :

Merci encore à Naina pour cette découverte.

Comments

[Lounima]

@Sybilline : Tu fais bien, cet auteur est un de mes préférés ! ;-)

[sybilline]

Eh bien, ça m'a l'air riche et beau, je le note tout de go !

[Lounima]

@Manu : il faut alors commencer par cet auteur... ;-)

[Manu]

Je ne connais pas du tout tous ces auteurs indiens !

[Lounima]

@ Lilibook : Très belle lecture... :-D

@ Esmeraldae : N'est-ce pas ? ;-)

@Ys : Je n'ai aucun mérite, j'ai découvert l'auteur grâce à Naina ;-)

@Béné : Tout à fait d'accord avec toi, les éditions Zulma savent choisir leurs auteurs... En plus, moi, j'adore leurs couvertures. ;-)