Yukio Mishima - Martyre précédé de Ken
4ème de couverture :
Comment qualifier les sentiments ambigus qu'éprouvent l'un pour l'autre Hatakeyama et Watari ? Les deux adolescents hésitent entre haine, désir, fascination et cruauté. Jusqu'où leurs jeux troubles peuvent-ils les conduire ?
L'équipe de kendô a pour capitaine Jirô, l'un des meilleurs sabres (ken) du Japon. Tous lui envient sa force, sa beauté et son talent. Lorsque le club part faire un stage d'une dizaine de jours, les ambitions et les rivalités entre les membres de l'équipe s'exacerbent…
Deux nouvelles raffinées et cruelles qui mettent en scène des adolescents à la sexualité trouble.
Mon avis :
Et bien euh, je ne sais pas... Qu'en dire ? Étrange ? Non, pas étrange, ce n'est pas le mot... Mystérieux ? Ah, non, pas du tout... Dérangeant ? Oui, assurément... Cruel ? Oui incontestablement pour une des nouvelles, et non pour l'autre... Je ne peux pas dire que j'ai aimé, mais je n'ai pas détesté non plus !
Je crois que, en fait, je connais beaucoup trop mal le Japon et sa philosophie pour réellement apprécier... Le sens de l'honneur qui va jusqu'au suicide lorsqu'on faillit, l'adoration d'un maître, tout cela me dépasse un peu...
Dans Ken, Jirô Kokubu est capitaine d'une équipe de kendô et est très apprécié, particulièrement de Mibu, au point que celui-ci ne peut tolérer aucune critique sur son capitaine et est prêt à supporter des punitions sévères pour se montrer à la hauteur de son idole... Cette nouvelle nous décrit les entraînements de kendo, parfois très durs, mais aussi les rivalités entre capitaines, les jalousies " "Cet imbécile est persuadé que Jirô Kokubu est vraiment le meilleur !" : Kagawa ne voulait voir que mensonge dans ce respect qui, s'adressant en réalité à un autre, prenait un tant soit peu l'apparence de s'adresser à lui." (Folio - p.17) et le sens du devoir...
Dans Martyre, Hatakeyama est un enfant cruel qui a pris Watari comme souffre douleur. La réaction de Watari aux coups est-elle vraiment saine ? Ce "jeu", malsain, va les conduire au point de non retour...
Le début, qui donne tout de suite le ton : "Un vrai petit démon faisait régner sa loi sur l'internat de cette école où de nombreux fils de la noblesse venaient poursuivre leurs études. Ces enfants, qui dès l'âge de treize ou quatorze ans possédaient déjà le coeur impitoyable et l'âme arrogante d'un adulte, se voyaient contraints, pour leur première année de collège, à s'inscrire comme pensionnaires afin de faire pendant un an l'expérience de la vie collective. [...] Or, comme les élèves qui entraient au collège venaient tous de la même école primaire, ils avaient eu largement le temps, pendant les six années précédant l'internat, de s'entraîner au mal, mal qui, devenu chez eux comme une seconde nature, leur permettait également de déployer un sens étonnant de l'action collective." (Folio - p.97)