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Lectures de Lounima
7 septembre 2009

Selina Sen - Après la mousson

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4ème de couverture :
Après la mousson. Selina Sen prend pour décor de ce premier roman mené tambour battant les faubourgs de New Delhi, où se sont installés en 1947, après avoir fui le Bengale, les grands-parents de ses deux héroïnes.
Chhobi, la soeur aînée, qu'occupent essentiellement ses projets professionnels, tente de veiller - tant bien que mal - sur la jeune, ravissante et impulsive Sonali. Leur mère, dont le mari militaire en poste dans l'Himalaya est mort des années auparavant, se bat vent debout contre la solitude et la difficulté des temps. En cette année 1984, celle de l'assassinat d'Indira Gandhi par ses gardes du corps sikhs, l'insécurité et l'inquiétude régnent. Dadu le grand-père, muré dans la nostalgie de ses terres perdues avant la Partition, n'est plus d'aucun soutien, seule la présence lumineuse de Dida, la grand-mère, cuisinière émérite et protectrice du foyer, adoucit la vie quotidienne de cette lignée de femmes.
L'arrivée de Sonny, un fils de famille, dans la vie de la belle Sonali va perturber l'équilibre précaire de la maisonnée. Séduite et abandonnée par le fringant jeune homme, Sonali se jette dans les bras d'un de ses cousins, un obscur marin, qu'elle épouse. Le nouveau mari embarque sur un bateau à la cargaison plus que suspecte, qui disparaît corps et biens. Sonali veut obtenir réparation : révélant une force de caractère insoupçonnée, elle se lance avec les femmes de sa famille dans une enquête qui les conduira à rien moins que des trafics d'armes et des malversations financières.
Si le roman de Selina Sen se lit comme un récit d'aventures souvent rocambolesques, il décrit surtout, à travers une famille ordinaire, les mutations d'une société indienne où les jeunes générations prennent en main leur destin. Après la mousson est aussi un livre flamboyant, profondément ancré dans son territoire : la langue ciselée de l'auteur y restitue à merveille la saveur des mets, les couleurs des étoffes et le chatoiement de la ville.

Mon avis :
J'ai eu beaucoup de mal à m'intéresser au début de ce roman. La première partie m'a semblé très longue et peu intéressante, les personnages se mettant trop lentement en place, seuls les souvenirs nostalgiques de Dadu, le grand-père, ont éveillé mon intérêt... En revanche, la deuxième partie du livre est beaucoup plus rapide et intéressante à mon sens ! Les protagonistes se réveillent face à une situation jugée injuste, ils préparent leur vengeance alors que l'Histoire de l'Inde s'en mêle...   

Au-delà de l'histoire de cette famille, Selina Sen nous révèle un peu de l'Inde : son histoire (la Partition de 1947 qui a divisé le pays de tant de façons, la guerre de 1971 qui a vu l'émergence du Bangladesh, le règne d'Indira Gandhi et son assassinat, le terrorisme des séparatistes du Sri Lanka...), ses saveurs à travers de nombreuses descriptions très précises de mets, ses traditions, ses coutumes, tant de richesse culturelle.... Pour tout cela, se livre doit être lu, l'histoire devenant alors (presque) secondaire.

Je ne résiste pas à citer, comme de coutume, quelques extraits :

Une soeur qui se sent un peu fade face à la splendeur de se soeur : "Sonali et Chandrayee. Chhobi était née par une nuit de pleine lune qui lui avait valu ce nom extravagant. [...] Peu de rayons de lune et encore moins de vif-argent chez elle, sinon son impression fréquente d'être le reflet liquide de Sonali la mordorée - l'ambre de sa peau rehaussé par ses grands yeux sombres aux longs cils semés de paillette d'or. Maintenant c'est sur Chhobi que Dida concentrait son ambition. Difficile de jouer les doublures d'argent pour un nuage entièrement cousu par Sonali." (Sabine Wespieser - p.44)

De l'argent, c'est de l'argent ! "De l'argent sale ! L'argent c'est de l'argent, n'importe quel argent vaut mieux que ça, la vie qu'on mène ici ! Je n'ai pas besoin de tes sermons, tes airs plus-sainte-que-moi-tu-meurs. Je ne suis pas comme toi, je ne peux pas, tu ressembles à ces soeurs Brontë que tu affectionnes. Ratatinée entre les pages d'un livre comme une bestiole morte." (Sabine Wespieser - p.97).

Un message pour l'Occident ? "Tous ces cinéastes exploitent la pauvreté et la crasse de l'Inde. Ca se vend très bien en Occident. C'est pour ça qu'on ne trouve la cassette nulle part à Dehli, seulement à Londres. Les étrangers ne demandent qu'à nous voir marcher à reculons, ces images négatives de l'Inde leur font très plaisir." (Sabine Wespieser - p.115).

Plaisir de lecture :  lecture_notation1_30lecture_notation1_30lecture_notation05_30lecture_notation0_30lecture_notation0_30

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Commentaires
L
@Clarinette : C'est vrai que ce livre se laisse lire... Ceci dit, quelques mois après ma lecture, je confirme mon avis... ;-)
C
C'est vrai que l'intrigue met du temps a démarrer et que la 1ère parie est un peu ennuyeuse mais c'est un livre qui a certain charme et qui est bien écrit.
L
@Mango : Pas comme un documentaire tout de même. Mais ce livre se réfère à beaucoup de faits historiques ayant marqué l'Inde. ;-)<br /> <br /> @Manu : Il y a tellement d'autres livres ! ;-)
M
Le sujet ne me tente que moyennement et comme tu es mitigée, je vais passer mon tour.
M
Ce serait peut-être un bon début pour mieux connaître ce grand pays! A lire presque comme un documentaire, donc!
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