Victor Hugo - Le Dernier Jour d'un condamné

Editions : Pocket - Nombre de pages : 103

4ème de couverture :
"Encore six heures et je serai mort. Est-il bien vrai que je serai mort avant la fin du jour ?" Bientôt, sa tête roulera dans la sciure. Jugé, emprisonné, enchaîné, il attend dans l’épouvante. Sa grâce lui a été refusée. "J’ai peur" – et notre peur grandit avec la sienne. L’aumônier viendra, puis les assistants du bourreau. Il montera dans la charrette, traversera la foule hideuse buveuse de sang. Au bout de la marche au supplice, l’apparition de la guillotine, et l’échelle qui mène à l’échafaud. On dit qu’on ne souffre pas, que c’est une fin douce, mais qui le sait ?
On ne sait rien de cet homme que la justice va assassiner, sinon qu’il est trop jeune pour mourir. Avec lui, nous vivons ce cauchemar, cette absurdité horrifiante de la peine capitale que, personne avant Victor Hugo n’avait songé à dénoncer.

Mon avis :
Victor Hugo fait partie de mes auteurs favoris : je le trouve tout simplement génial (je ne suis pas la seule, du reste ;-)) ! Et la lecture de ce livre confirme encore, s'il était possible, mon adoration pour cet auteur.

Dans ce livre, Hugo s'attaque avec brio à la peine de mort, cet assassinat autorisé. Nous suivons ainsi pendant une petite centaine de pages l'agonie d'un homme qui attend sa fin : il lui reste six semaines, c'est, à peu de choses près, le temps qu'il faut pour organiser la mort d'un condamné après le verdict !
Un homme donc, jeune, enfermé dans une cellule étroite, sans véritable fenêtre, autorisé à prendre l'air tous les dimanches avec les autres détenus, décide d'écrire l'histoire des dernières semaines de sa vie : "Mais quoi écrire ? Pris entre quatre murailles de pierre nue et froide, sans liberté pour mes pas, sans horizon pour mes yeux, pour unique distraction machinalement occupé tout le jour à suivre la marche lente de ce carré blanchâtre que le judas de ma porte découpe vis-à-vis sur le mur sombre, et, comme je le disais tout à l'heure, seul à seul avec une idée de crime et de châtiment, de meurtre et de mort ! est-ce que je puis avoir quelque chose à dire, moi qui n'est plus rien à faire dans ce monde ? Et que trouverai-je dans ce cerveau flétri et vide qui vaille la peine d'être écrit ?" (Pocket - p.25)

Au fil de ce récit, nous n'apprendrons que très peu de choses personnelles sur cet homme : il est jeune, a une certaine aisance financière, de l'instruction, il est marié et a une jeune enfant de 4 ans. Sur son crime, nous ne saurons rien, si ce n'est qu'il a été jugé suffisamment grave pour le faire condamner à mort par la justice de l'époque... Sur son agonie, ses souffrances face à la mort prochaine, sa peur de mourir, ses tentatives, ses espoirs, rien ne nous sera épargné et ses cris sont assourdissants !

Le début :
"Condamné à mort !
Voilà cinq semaines que j'habite avec cette pensée, toujours seule avec elle, toujours glacé de sa présence, toujours courbé sous son poids !" (Pocket - p.15)

Morceau choisi :
"Ils disent que ce n'est rien, qu'on ne souffre pas, que c'est une fin douce, que la mort de cette façon est bien simplifiée.
Eh qu'est-ce donc que cette agonie de six semaines et ce râle de tout un jour ? Qu'est-ce que les angoisses de cette journée irréparable, qui s'écoule si lentement et si vite ? Qu'est-ce que cette échelle de torture qui aboutit à l'échafaud ?
Apparemment, ce n'est pas là souffrir.
Ne sont-ce pas les mêmes convulsions, que le sang s'épuise goutte à goutte, ou que l'intelligence s'éteigne pensée à pensée !
Et puis, on ne souffre pas, en sont-ils sûrs ? Qui le leur a dit ? Conte-t-on que jamais une tête coupée se soit dressée sanglante au bord du panier, et qu'elle ait crié au peuple : Cela ne fait pas de mal !
Y a-t-il des morts de leur façon qui soient venus les remercier et leur dire : C'est bien inventé. Tenez-vous en là. La mécanique est bonne." (Pocket - p.85)

A lire ! ;-)

Plaisir de lecture :

Ce livre a été lu dans le cadre du challenge "J'aime les classiques" organisé par Marie L.: allez voir les autres articles du mois sur le blog Les Carabistouilles de Marie L.

D'après la préface de Murielle Szac : "Selon Amnesty international en 2004, au moins 3797 exécutions capitales ont eu lieu dans le monde, dont plus de 3 400 en Chine, 159 en Iran, 64 au Vietnam et 59 aux Etats-Unis". Le combat de Victor Hugo est donc encore totalement d'actualité !!

Comments

[Lounima]

@Dounya : Moi aussi ! ;-)

[Dounya]

Victor Hugo fait partie de mes auteurs favorits
j'adore ce livre vraiment il change nombreuses idées que j'ai eux

[Lounima]

@Ilhamo : J'aime aussi énormément Victor Hugo ! ;-)

[ilhamo]

waw j'aime beaucoup ce livre . est victor hugo la meilleur auteur a mon avis personnel
quand je lire ce roman j'ai souffre pas de l'ennui

[Lounima]

@Celsmoon : Je pense que je m'en souviendrai longtemps également ! ;-)

@Marie L : Si tu le lis, tu ne le regretteras certaiement pas ! Pour ma participation au challenge, c'est un plaisir pour moi : c'est toi qu'il faut remercier d'en assurer l'organisation !!!;-)

@Veronique D : C'est un grand livre en effet ! ;-)

@Leiloona : Oui, au collège, ce genre de texte peut paraître un peu rébarbatif !!! ;-)

@Melmelie : La préface est en effet bouleversante, je suis totalement d'accord avec toi. ;-)

@Sybilline : Il ne vaut mieux pas que je compte les grands classiques que moi-même je n'ai pas lus et que tu as sûrement lus !!! ;-)

@Kali : Tout à fait d'accord avec toi ! ;-)

@Nanne : Au théatre ? Cela a dû être un grand moment !! ;-)