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Lectures de Lounima
26 février 2010

Colin Harrison - Manhattan nocturne

Manhattan

Editions : 10/18 - Traduction : de l'américain par Christophe CLARO - Titre original : Manhattan nocturne - Nombre de pages : 421

4ème de couverture :
Meurtres, accidents, drames en tous genres… Porter Wren, chroniqueur de faits divers dans un tabloïd new-yorkais, est un habitué des turpitudes quotidiennes de l’humanité. Mais en observateur prudent, il s’est toujours gardé de s’embarquer dans le type d’histoire qu’il raconte. Jusqu’au jour où il est abordé par une séduisante jeune femme, la veuve d’un cinéaste en vogue dont le meurtre n’a jamais été élucidé. Elle détient des secrets. Il n’aurait jamais dû accepter de les partager… À mesure que se noue ce drame étouffant, Colin Harrison révèle un à un les fils mystérieux qui, nulle part comme à New York, relient les bas-fonds les plus sordides aux sphères les plus élevées de la réussite.

« Roman noir, roman de mœurs au propos et à la perspective morale d’une grande ambition, Manhattan nocturne est le récit d’un engrenage mortel, un labyrinthe poisseux tendu sur le mystère d’un homme à la curiosité malsaine, catalyseur de toutes les peurs et de toutes les angoisses de son époque. »
Le Monde

Mon avis :
Après la lecture du billet de Manu, j'avais très envie de lire ce livre alors quand elle l'a proposé en livre voyageur, je n'ai pas hésité une seule seconde ! Et bien m'en a pris car j'ai adoré cette lecture. Dès les premières lignes, j'ai été intriguée par l'histoire puis petit à petit j'ai été happée jusqu'à ne plus pouvoir le lâcher et, même si j'avais deviné la fin, était-ce exactement ce à quoi j'avais pensé ? Je dois bien avouer que non... ;-)

Porter Wren est chroniqueur à New-York, marié, deux enfants, il écrit sur les faits divers, cherchant le détail, plus ou moins sordide, plus ou moins épatant, susceptible d'émouvoir son lectorat... Invité à la fête annuelle de son journal, il rencontre Caroline Crowley qui lui demande d'enquêter sur la mort de son mari, cinéaste un peu particulier, mort dans des conditions assez mystérieuses. Il accepte et d'enquêter et de partager le lit de la splendide veuve...
Afin de se rendre compte de qui était Crowley, il commence par visionner une série de cassettes ; d'un genre assez spécial, celles-ci lui révélent que Crowley était fasciné par les souffrances humaines, filmant ce qui est laid, sombre et bas... Tout ceci aurait tout de même pu n'être qu'une banale enquête doublée d'une relation adultère pas très glorieuse si Porter, devenu intime de Caroline et donc proche, n'avait pas été forcé de remplir une mission pour le compte du milliardaire propriétaire du journal dans lequel il est employé : trouver une certaine cassette et, cette cassette, c'est Caroline qui la détient ! Je vous laisse découvrir la suite... ;-)

A noter que j'ai beaucoup aimé le style très descriptif de Colin Harrison et que j'ai trouvé le roman très bien construit, tous les éléments s'emboîtant parfaitement, même si cela n'est pas évident dès le départ... De plus, l'auteur glisse ça et là des phrases bien alléchantes qui nous empêchent de poser le livre : "[...] je ne puis que déplorer les souffrances inutiles que lui causèrent par la suite mes actes." (10/18 - p.176) ou encore "J'ignorais alors que, plus tard, j'allais avoir besoin de son aide." (10/18 - p.200)...

Le début (qui est une petite merveille) :
"Je vends le meurtre, la mutilation, le désastre. Et ce n'est pas tout : je vends la tragédie, la vengeance, le chaos, le destin. Je vends les souffrances des pauvres et les vanités des riches. Les enfants qui tombent des fenêtres, les rames de métro qui flambent, les violeurs qui s'éclipsent dans la nuit. Je vends la colère et la rédemption. Je vends l'héroïsme musclé des pompiers et la poussive cupidité des chefs de la mafia. La puanteur des ordures, les espèces sonnantes et trébuchantes. Je vends le Noir au Blanc et le Blanc au Noir. Aux démocrates, aux républicains, aux anarchistes, aux musulmans, aux travestis, aux squatters du Lower East Side. J'ai vendu John Gotti et O. J. Simpson et les poseurs de bombes du World Trade Center, et je vendrai tous ceux qui suivront. Je vends le mensonge et ce qui passe pour la vérité, et tout le spectre des nuances qui les séparent. Je vends le nouveau-né et le mort. Je revends la misérable et splendide ville de New York à ses habitants. Je vends des journaux." (10/18 - p.11)

Morceau choisi :
"Nous pensons connaître la ville où nous vivons, mais il n'en est rien. A chaque lumière correspond une part de ténèbres, pour tous les endroits que nous fréquentons il en existe d'autres qui regorgent d'existences oubliées et de musiques perdues. J'ai toujours été attiré par ces endroits; ils sont humides, froids, ils défient l'espoir, s'affaissent, pourrissent, succombent à la rouille, se rient de la frivolité et parlent de la mort : une chaussure de femme dans le caniveau, un cadavre de bouteille sur une pierre, une porte repeinte dix fois en un siècle." (10/18 - p.113)

A lire... ;-)

Ce livre, parti de chez Manu, est déjà passé chez Restling, Ys (qui, elle aussi, a été sensible "aux petites phrases faites pour appâter le lecteur"), Cocola et Khatel. Il doit partir chez Celsmoon.

Plaisir de lecture : lecture_notation1_30lecture_notation1_30lecture_notation1_30lecture_notation1_30lecture_notation0_30


Photo : Bruno Monginoux - www.Photo-Paysage.com

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Commentaires
L
@Nanne : J'attends ton article alors... ;-)
N
Très en retard pour la lecture de mes billets, mais à lire celui-ci, il me tarde de recevoir "Manhattan nocturne" ! Je sens qu'il va beaucoup me plaire avec une atmosphère très sombre, glauque et angoissante ... Vivement qu'il arrive chez moi (en dernier par manque de temps) !
L
@Mango : Tu ne le regretteras pas ! ;-)<br /> <br /> @Alinea : Il le faut ! ;-)<br /> <br /> @Amanda : Je vois ça ! ;-)<br /> <br /> @Manu : Quelle bonne idée tu as eu là de le proposer en livre voyageur... ;-)<br /> <br /> @Choco : Cela arrive... ;-)<br /> <br /> @Restling : Oui, je suis totalement d'accord. ;-)<br /> <br /> @Ys : Oui, un sans faute ! ;-)
Y
Un sans faute pour Manu et son livre on dirait, quel plaisir de lecture en effet !
R
Aucun temps mort, j'ai adoré aussi !
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