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Lectures de Lounima
11 mars 2012

Kenizé Mourad - Dans la ville d'or et d'argent

MouradÉditions : Robert Laffont - Nombre de pages : 390

4ème de couverture :
1856. La Compagnie anglaise des Indes orientales, qui règne sans partage sur la majeure partie du pays, décide d’annexer Awadh, l’Etat indépendant le plus riche du nord des Indes, et d’exiler son souverain. La population se soulève : Hazrat Mahal, quatrième épouse du roi, prend la tête de l’insurrection, épaulée par le rajah Jai Lal, et avec l’aide des cipayes, ces soldats indiens de l’armée britannique ralliés à sa cause.
Lucknow, la capitale du royaume d’Awadh, appelée "la ville d’or et d’argent" pour sa splendeur et pour l’harmonie dans laquelle vivent ses communautés hindoue et musulmane, est le foyer de cette première guerre nationale. Peu à peu l’embrasement se généralise. Deux années durant, la bégum Hazrat Mahal sera l’âme d’une révolte qui aboutira près d’un siècle plus tard, en 1948, à l’indépendance de l’Inde, sous la conduite de Gandhi.

Vaste fresque historique sur fond de passion amoureuse entre Hazrat Mahal et Jai Lal, l'intrépide et insolent chef militaire, Dans la ville d'or et d'argent relate le destin d'une femme héroïque et méconnue, qui pourtant, la première, traça la voie de la libération des Indes.
A l’aune de ces évènements lointains, Kénizé Mourad s’interroge sur le droit que se donnent certains d’imposer leur vision du bonheur aux autres.

Begum_hazrat_mahal1Mon avis :
Lucknow, 1856. Le roi d'Awadh, Wajid Ali Shah, vassal de la compagnie des Indes, est déposé sous prétexte de débauche : le devoir de la compagnie des Indes n'est-il pas de protéger les populations contre les souverains indignes ? Et si la couronne britannique en tire quelques avantages, pourquoi s'en priver ? Devant cette injustice flagrante, le roi décide de porter réclamation auprès de la reine Victoria mais son voyage s'arrête à Calcutta où il est assigné à demeure...
Enfermée dans le palais des femmes à Lucknow, la quatrième épouse du roi, Hazrat Mahal, supporte mal la domination de ces "Angrez" qui ne respectent rien : ni les fabuleux monuments de la ville qu'ils pillent et détruisent sans distinction, ni les coutumes du peuple indien, ni même les soldats qui travaillent pour eux, ces cipayes dévoués, prêts à mourir pour la couronne anglaise...
Alors qu'une rumeur affirme que de la graisse animale de porc et de boeuf est utilisée dans la fabrication des cartouches, les cipayes musulmans et hindous se sentent outragés et décident de se révolter contre leurs officiers anglais. Alors que la révolte s'amplifie, c'est Hazrat Mahal, au nom de son fils, Birjis Qadr, qui, pour le compte de l'état d'Awadh, décide de prendre les armes et de reconquérir la souveraineté de son état aux côtés des seigneurs des états voisins. La révolte des cipayes commence et l'objectif est clair : bouter les Anglais hors des états indiens.

Le contexte historique de Dans la ville d'or et d'argent est extrêmement intéressant et donne la vision "indienne" de cette période historique marquée par de sanglants affrontements. Le style est simple, clair et on suit avec facilité les événements, que l'on connaisse ou pas l'histoire indienne.

Mais, malgré l'indéniable intérêt historique de ce roman, je n'ai pas réellement adhéré à ce récit. Certes, le choix d'une héroïne pour illustrer cette révolte d'hommes dans un pays gouverné par les hommes était assez audacieux mais cela n'a pas suffi pour me tenir en haleine... En effet, j'ai trouvé ce roman parfois long et ennuyeux, se contentant d'énumérer les événements au détriment du souffle romanesque... Kénizé Mourad aurait-elle oublié qu'elle écrivait un roman et non un livre d'Histoire ? Il semblerait tant ce roman parait parfois dénué d'émotions, l'auteur omettant de décrire les personnages clés et gommant presque les traits de caractère les plus marquants de certains de ses protagonistes.
De plus, tout au long de ma lecture, je me suis sentie "hors du temps" : les valeurs décrites dans le roman ne semblent pas être celles de l'époque. Selon ma perception, l'auteur nous propose un regard actuel et en aucun cas une vision réelle de l'époque. Par exemple, je ne suis absolument pas certaine que les personnes de l'époque aient eu la même vision de la mort que celle supposée d'Hazrat Mahal qui lui accorde, à mon sens, trop d'importance au regard des enjeux de cette révolte. Mais ce n'est que mon avis...

Lucknow

L’impression qui me reste après la lecture de ce livre est donc la déception. C'était ma première rencontre avec cette auteur et j'avais tant entendu parler de ses précédents romans que je m'attendais à autre chose : quel dommage !! Cela étant, je ne renonce pas à lire ses autres romans et ne raye pas cette auteur de ma liste ! ;-)

A découvrir plus pour l'Histoire que pour l'histoire... ;-)

Plaisir de lecture : lecture_notation1_30lecture_notation1_30lecture_notation1_30lecture_notation0_30lecture_notation0_30

Un autre avis, celui d'Anna.

Indian_revolt_of_1857_mapLe saviez-vous ?

La révolte des Cipayes (1857-1858) est un événement majeur dans l'Histoire coloniale indienne.

En mai 1857 éclate une mutinerie dans les rangs des Cipayes de l'armée du Bengale. Très vite, la révolte gagne toute l'Inde du Nord. Cette mutinerie est accompagnée d'une insurrection civile à Dehli, Lucknow et dans toutes les villes d'importance de l'Awadh (Oudh). Tout d'abord victorieuses, les troupes indiennes marchent vers Dehli mais, très vite, elles pâtissent du manque de commandement général. En outre, les Britanniques bénéficient de l'aide des Sikhs du Pendjab qui n'apprécient guère l'empereur moghol, Bahadur Shah Zafar, alors que les hindous du sud sont encore indécis quant à leur camp de ralliement...
La révolte est violemment réprimée lorsque les Anglais reçoivent du renfort de métropole : le retour à la paix est proclamé en juillet 1858.

Outre une rébellion générale contre un régime colonial de plus en plus oppressant, les principales causes de cette révolte résident dans un commandement britannique de plus en plus brutal mais également (et surtout) dans les rumeurs qui prétendirent que les Anglais cherchaient par tous les moyens à convertir les Cipayes au Christianisme par notamment l'introduction de cartouches badigeonnées de graisse de boeuf (sacrilège pour les hindous) ou de porc (sacrilège pour les musulmans) qui devaient être déchirées avec les dents.

Quelles furent les conséquences immédiates de cette révolte ?
- Bahadur Shah Zafar, dernier empereur moghol, fut exilé à Rangoon, en Birmanie, mettant définitivement fin à la dynastie moghole.
- la Compagnie des Indes est supprimée, remplacée par un gouvernement colonial supervisé par Londres.
- et, enfin, et surtout, les Indiens sont presque mis totalement à l'écart des administrations et leur présence dans l'Armée est réduite à son strict minimum... De quoi alimenter la colère des peuples indiens qui, bientôt, souhaiteront leur indépendance...

Sources : Wikipedia et Petite histoire de l'Inde d'Alexandre Astier (édité chez Eyrolles).

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Commentaires
L
@Aifelle : Je pense, compte tenu des nombreux éloges lus sur "De la part de la princesse morte", que celui-ci n'était pas le livre idéal pour découvrir cette auteur... Mais je lirai certainement un autre livre d'elle !! :D<br /> <br /> <br /> <br /> @Hélène : Comme je le disais à Aifelle, je ne pense pas avoir choisi son meilleur roman !! ;-)<br /> <br /> <br /> <br /> @Niki : Oui, il semblerait bien que "De la part de la princesse morte" soit meilleur que celui-ci !! ;-)<br /> <br /> <br /> <br /> @Agnès : Honnêtement, j'ai trouvé ce roman sans âme et trop axé "Livre d'histoire"... Je ne suis pas du tout certaine qu'il te plaise, même s'il fait voyager en Inde... ;-)
A
Zut alors, ça avait l'air tentant. Du coup, j'hésite.
N
j'avais beaucoup aimé "de la part de la princesse morte" :)
H
J'avais beaucoup apprécié "de la part de la princesse morte" même si dans mon souvenir la suite de ce tome m'avait aussi semblée longue...
A
Je n'ai lu que "de la part de la princesse morte" de cet auteur, et j'avais bien aimé.
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