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Lectures de Lounima
24 mars 2012

Karan Mahajan - Planning familial

MahajanÉditions : Philippe Picquier - Traduction : de l'anglais (Inde) par Julie SIBONY -
Titre original : Family Planning - Nombre de pages : 273

4ème de couverture :
C'est l'histoire d'un ministre un brin ventripotent qui entretient deux passions : sa famille de treize enfants et sa ville de Delhi. Après des années de silence, il décide d'annoncer un terrible secret à Arjun, son fils aîné. Mais des péripéties rocambolesques vont repousser à plus tard la révélation de la vérité.
En toile de fond, nombre de personnages attachants dont la féconde Sangita qui tricote inlassablement dans cette maison du bonheur qu'est la nursery où s'entassent les fruits de l'amour et une joyeuse fornication, autre passion à laquelle son ministre d'époux s'adonne sans compter et sans la moindre planification.
A ceux qui s'inquiéteraient de voir l'action tourner en rond et en dérision, on pourrait dire que c'est la garantie d'un style enlevé, échevelé, qui tient l'intrigue en haleine et provoque des cascades de rires. En outre, ce cher ministre est non seulement bidonnant et ventripotent mais aussi captivant et émouvant : une comédie à l'indienne qui fait de la subversion par le rire le meilleur instrument de critique social - pour notre plus grand bonheur.

New_Delhi_StreetMon avis :
"De toute évidence, M. Ahuja – ministre de l’Aménagement urbain – ne pouvait avouer à son fils qu'il n’était attiré par Mme Ahuja que lorsqu’elle était enceinte. Qu'il aimait le doux renflement surnaturel de son ventre, ou le triple battement de coeur quand ils faisaient l’amour en silence, en remuant l’un sur l’autre. Que cette paisible pulsation foetale en écho à leurs palpitations effrénées le calmait, l’empêchait de jouir dans la seconde. Ou, de manière encore plus fantastique, qu'il imaginait parfois les yeux du foetus le regarder et lui réclamer un petit frère ou une petite soeur – il le suppliait, sanglotait, gémissait à travers la gorge sèche de sa femme…" (Philippe Picquier - p.7) Dès les premières lignes de ce roman, le ton est donné : ce roman se veut burlesque...
Et, sans aucun doute, cette histoire est drôle. Entre Rakesh Ahuja, ministre du développement urbain dans la ville de Delhi, qui démissionne tous les quatre matins (67 fois depuis sa prise de fonction !) et réintègre son bureau tout aussi souvent, sa femme, Sangita, devenue poule pondeuse et qui passe ses journées dans la nursery à tricoter devant ses feuilletons télévisés favoris, son fils aîné Arjun, fou amoureux d'une inconnue qu'il croise tous les matins dans le bus qui l'amène à l'école et ses douze frères et soeurs sans compter le petit dernier déjà en route, l'histoire a dû mal à garder son sérieux !

C'est donc très souvent drôle mais, malheureusement, avec ses personnages hauts en couleur, c'est presque le seul véritable intérêt de cette comédie !
En effet, l'histoire est tout de même un peu creuse. Pourtant, le début était plus que prometteur avec un Rakesh décidé à avouer à son fils aîné Arjun le terrible secret de sa naissance alors qu'Arjun, lui, quelque peu troublé par la vision de ses parents qu'il a surpris le matin même en pleine copulation dans la nursery,  ne rêve que d'impressionner la fille du bus en se faisant passer pour le chanteur vedette d'un groupe de rock branché... Après un tel départ, je m'attendais à un crescendo de situations toutes plus invraisemblables les unes que les autres mais tout capote et l'histoire s'essouffle, devenant d'une platitude navrante.

Ceci étant dit, il est tout de même bien agréable de se balader dans ce roman où toute la société indienne contemporaine est décrite avec dérision et justesse : la corruption de ses ministres, l'art du paraître et son lot d'absurdités (pour exister, il faut laisser sa marque, quitte à défigurer une ville !), sa démographie galopante à travers cette famille atypique, les mères au foyer amoureuses des héros de séries télévisées, les émigrés indiens aux États-Unis, le mal-être des adolescents des classes moyennes indiennes, le mariage arrangé, et j'en passe... Un concentré d'Inde moderne.

Morceau choisi :
"[...] Techniquement, c'est votre demi-frère.
- C'est quoi, techniquement ? demanda Sahil.
- Par un traité secret, lui explique Rita. Techniquement, la Grande-Bretagne dirigeait l'Inde. Ce genre de trucs.
- Mais non, idiote, l'interrompit Tanya. Ça veut dire légalement."
(Philippe Picquier - p.113)

A discuter... ;-)

Plaisir de lecture : lecture_notation1_30lecture_notation1_30lecture_notation1_30lecture_notation0_30lecture_notation0_30

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Commentaires
L
@Aifelle : En effet, pas indispensable même s'il demeure intéressant pour commencer une découverte de l'Inde. ;-)<br /> <br /> <br /> <br /> @Niki : Si l'histoire ne t'attire pas, pas la peine de noter... d'autant plus que je crois savoir que tu as des tas de livres qui t'attendent dans ta méga-pal... :D
N
même chose pour moi ;)<br /> <br /> l'histoire ne m'attire vraiment pas
A
Pas indispensable il me semble. Vu l'état de ma PAL, je passe ;-)
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