Nick Wilgus - Le Jardin de l'Enfer
Éditions : Picquier poche - Traduction : de l'anglais par Luc BOUSSARD et Marie MAURIN -
Titre original: Garden of Hell - Nombre de pages : 288
4ème de couverture :
Telle était notre destination, le fameux "jardin de l’Enfer", situé dans l’enceinte du Wat Yai, un vaste complexe monastique dans un trou perdu à quelques heures de Bangkok. Le parc en question promettait de ne pas ressembler tout à fait à Disneyland, consacré qu'il était à des concepts bouddhiques tels qu'enfer, démons et autres joyeusetés... Et moi, j’avais pour mission de découvrir pourquoi une nonne venait de s’y suicider, dévorée vivante après avoir sauté dans la fosse aux crocodiles.
Accompagné du fidèle Jak, l’orphelin qu'il a pris sous son aile, le père Ananda entame une enquête où il devra affronter non seulement des truands de la mafia impliqués dans les pires trafics, mais aussi des moines du Wat Yai dont les agissements sont aux antipodes de l’enseignement du Bouddha. L’enfer est aussi dans le coeur des hommes...
Mon avis :
Le père Ananda est mandaté par le Mahathera Samakhom pour vérifier les conclusions d'une enquête sur la mort d'une nonne : cette dernière se serait suicidée en plongeant la tête la première dans l'enclos des crocodiles et serait ainsi morte dévorée vivante ! Étrange choix pour en finir !
Dès son arrivée au Wat Yai de Suraburi, le père Ananda, accompagné de son fidèle novice Jak, découvre un jardin infernal à la décoration assez particulière : des sculptures fantasmagoriques censées représenter les atroces souffrances réservées aux pêcheurs dans l'au-delà... Quant à la mort de la nonne, personne ne semble vraiment s'en soucier. D'ailleurs, de l'avis de tous, c'était une enquiquineuse, bavarde, curieuse et militante forcenée de la cause des femmes au sein des temples bouddhistes : elle ne manquait donc pas d'ennemis. Ajouter à cela le fait qu'elle était enceinte... et personne ne trouve étonnant à ce qu'elle se soit donnée la mort...
Source : National Geographic
J'ai beaucoup apprécié retrouver le père Ananda et son jeune novice dans ce second opus (et malheureusement le dernier paru en français à ce jour) de la série policière mettant en scène un ex-policier thaïlandais devenu moine bouddhiste. On y retrouve les mêmes qualités que dans Meurtre et Méditation : un roman policier très sympathique, facile à lire, dont on suit avec plaisir l'intrigue sans oublier une incursion très intéressante dans la vie au sein d'un temple bouddhiste thaï et en Thaïlande en général, avec ses dysfonctionnements, sa corruption et ses atrocités, notamment dans le trafic d'êtres humains.
Cela étant, ce deuxième volume est beaucoup moins axé que Meurtre et Méditation sur la vie des moines et des Thaïlandais et se concentre beaucoup plus sur l'enquête; ce qui, à mes yeux le rend un peu moins attractif... Mais je ne boude pas mon plaisir et reconnaît avoir passé un bon moment de lecture en compagnie du père Ananda.
Morceau choisi :
"[...] beaucoup de gens restent convaincus que les malheureux sont responsables de leurs propres souffrances. Si tu es pauvre, c'est parce que tu as été avare dans ta vie précédente. Si tu es orphelin, c'est parce que tu n'as pas suffisamment aimé tes parents. Si tu es victime d'un meurtre, c'est parce que tu en as commis un. C'est une théorie bien commode, qui dispense les uns et les autres de se sentir coupables ou responsables des souffrances des gens qui sont moins bien lotis qu'eux. Après tout, pourquoi se soucier des pauvres puisqu'il est évident que c'est de leur faute ? Si une femme est violée, elle a ce qu'elle mérite, elle récolte les fruits de son mauvais karma. Qui sait si elle n'a pas été un violeur dans sa vie précédente ?" (Picquier poche - p.113-114)
Une enquête dépaysante et agréable à lire... ;-)
Plaisir de lecture :