Claude Izner - Le talisman de la Villette et Rendez-vous passage d'Enfer
Éditions : 10/18
Nombre de pages : 348
"La tempête s'acharnait contre les côtes normandes. Après avoir balayé les îles Britanniques, elle avait assiégé le pas de Calais, puis le Cotentin où sa fureur se déchaînait à présent dans la région de la Hague.
Étendu tout habillé sur son lit à baldaquin, Corentin Jourdan écoutait les coups de bélier ébranler les murs. Le feu ronflait. Une pièce de toile tombait du manteau de la cheminée pour empêcher la fumée d'envahir l'espace. Les flammes léchaient de paillettes fugaces la fontaine de cuivre et l'horloge à balancier. Les ferrures de l'armoire, ornées de têtes d'oiseaux, semblaient vouloir s'envoler. Un feulement enroué domina brièvement le tumulte. Un matou affolé griffait la porte d'entrée garnie à l'extérieur d'une haie de genêts séchés. Corentin se redressa. Une boule de poils crottés, piquée d'un nez rose aux moustaches en vrille, jaillit en trombe de la chatière et vint se blottir au creux de l'édredon." (10/18 - p.9)
Sixième incursion dans l'univers des deux soeurs qui se cachent sous le pseudonyme de Claude Izner et nous entraînent dans une aventure passionnante ayant pour cadre le Paris de la fin du XIXème siècle. Cette fois-ci, pas de thème principal mais de belles descriptions de la vie de l'époque avec quelques zooms sur les abattoirs, la visite d'une manufacture de pianos, la découverte d'un atelier de couture et toujours, la vie des rues de l'époque...
Avec cet opus, j'ai passé un agréable moment de lecture : l'enquête est, certes, légère mais bien menée et se tient tout au long du roman. Victor Legris et Joseph Pignot figurent deux libraires-enquêteurs de talent qui, pour éviter les représailles de leurs épouses respectives à qui ils ont maintes et maintes fois promis de ne plus risquer leur vie dans des enquêtes hasardeuses, s'essaient à raconter de véritables fables... peu convaincantes ! Les personnages secondaires sont toujours aussi savoureux et on prend plaisir à suivre leur vie tout comme on savoure les demandes extravagantes des clients de la librairie Elzévir...
Plaisir de lecture :
Éditions : 10/18
Nombre de pages : 343
"La terre fumait. Une brise aromatisée rafraîchissait les sous-bois, distillait des senteurs de champignons, d'humus et de menthe. Étendu sur l'herbe devant sa cabane, Jéroboam Daragnac contemplait le ciel par-delà la cime des châtaigniers, il était tiraillé par le démon de la recherche. Il s'ensuivait pour son esprit une activité fiévreuse et constante qui lui interdisait de dormir. Il s'appuya sur un coude. Son intuition ne lui mentait jamais, quelque chose s'annonçait." (10/18 - p.13)
Voilà un septième opus que je n'ai pas apprécié autant que les précédents de la série : peu (voire pas du tout) de suspens, une intrigue qui ne tient pas debout, peu de descriptions de la vie de l'époque (ce que j'appréciais particulièrement dans cette série) et des personnages récurrents installés dans leur routine à qui rien de passionnant ne vient pimenter leur vie. Je me suis donc bien ennuyée à lire ce tome où même les excuses bidons des deux libraires-enquêteurs pour tromper leurs femmes manquent d'originalité. Heureusement, quelques descriptions de l'animation des rues de l'époque sauvent quelque peu ce roman et me font espérer que les prochains volumes retrouveront leur saveur.
Espérons que ce tome ne soit qu'un incident de parcours... ;-)
Plaisir de lecture :