Editions : Le Livre de Poche - Traduction : de l'espagnol par Jean-Pierre QUIJANO -
Titre original : El Club Dumas - Nombre de pages : 446

4ème de couverture :
A-t-on réellement découvert un chapitre manuscrit des Trois Mousquetaires ? Et quel rapport y a-t-il entre le chef-d’œuvre de Dumas et ces Neuf Portes du royaume des ombres, livre diabolique dont l’auteur fut brûlé l’année même de la mort de D’Artagnan ?
Telles sont les questions auxquelles Corso, chercheur de livres rares pour collectionneurs fortunés, tente de répondre en butant sur des cadavres, de Tolède à Cintra, puis chez les bouquinistes de Paris et au bord de la Loire, suivi par d’étranges sosies de Milady ou de Rochefort…
Comme il l’a fait avec Le Tableau du maître flamand, Grand Prix de Littérature policière 1993, Arturo Pérez-Reverte nous entraîne ici, avec une érudition et un brio qui laissent pantois, dans une aventure où la réalité semble n’être qu’une des versions possibles de la fiction.

Mon avis :
Lucas Corso est "un mercenaire de la bibliophilie, un chasseur de livres à gages" (Le Livre de Poche - p.12). A ce titre, il est devenu une référence auprès des collectionneurs qui font appel à ses indéniables talents pour se procurer les livres rares dont ils rêvent... Ainsi, il est engagé par Varo Borja, détenteur d'un des trois exemplaires existants du Livre des Neuf Portes du Royaume des Ombres, afin de comparer son exemplaire avec les deux autres et vérifier s'il s'agit d'un faux.
En parallèle, un ami libraire lui confie un manuscrit : il s'agirait de la version originale d'un des chapitres des Trois mousquetaires; Corso est alors chargé d'en vérifier l'authenticité. Saura-t-il mener de front ces deux enquêtes ?

J'ai découvert cet auteur avec Le tableau du maître flamand et, honnêtement, si j'avais apprécié ma lecture, je n'avais pas été plus enthousiasmée que cela par l'histoire. Sans doute le fait que je ne joue pas aux échecs avait beaucoup contribué à ma déception... Mais, lorsque Nanne m'a offert ce livre dans le cadre du swap Book Inside organisé par Ys, j'étais absolument ravie et toute disposée à revoir mon jugement sur cet auteur et à adoré ce roman. Et, de fait, ce livre avait tout pour me plaire : mystère, complot, livres, malédiction, diable, tous les ingrédients étaient réunis : ce roman aurait dû me plaire ! Mais, non, vraiment ! Si je reconnais qu'Arturo Pérez-Reverte a un talent certain de narrateur, je dois également reconnaître que je me suis bien ennuyée à la lecture de ce livre !

Alors, qu'est-ce qui n'a pas fonctionné ? Je ne sais pas vraiment si ce n'est que, parfois, j'ai trouvé que c'était "trop" : trop d'érudition, trop de coïncidences, trop de références à Dumas, trop de bibliophilie, trop d'énigmes qui se révèlent bien décevantes, trop de détails (j'avoue que le passage sur les procédés de restauration de livres anciens a failli me faire lâcher ce livre, failli seulement mais c'était moins une), trop de... tout ! Mais, je crois que ce qui m'a le plus déçue c'est l'absence d'explication finale concernant les neufs portes car, pour moi, il manque un truc !!

Ceci étant dit, j'ai beaucoup aimé l'humour de l'auteur et je vous laisse en compagnie d'un extrait qui m'a bien fait sourire...
"- J'ai un cadeau pour toi, dit la jeune fille.
Ils se promenaient sur la rive gauche, devant les boîtes des bouquinistes, parmi les gravures suspendues dans leurs enveloppes de plastique et de cellophane, les livres alignés sur le parapet du quai. Un bateau-mouche remontait lentement le fleuve, sur le point de couler sous le poids d'environ cinq mille Japonais, selon les calculs de Corso, et d'autant de caméra vidéo Sony. De l'autre côté de la rue, derrière la glace de leurs élégantes vitrines constellées de vignettes Visa et American Express, des antiquaires guindés guettaient discrètement l'horizon, dans l'attente d'un Koweitien, d'un trafiquant russe ou d'un ministre de Guinée-équatoriale à qui fourguer le bidet - porcelaine peinte, Sèvres - d'Eugénie Grandet. En prononçant naturellement tous les O avec un impeccable accent circonflexe.
- Je n'aime pas les cadeaux, grogna Corso. J'ai entendu parler de types qui ont accepté un jour un certain cheval de bois. Artisanat achillien, disait l'étiquette. Bande de crétins.
- Il n'y a pas eu de dissidents ?
- Un seul, avec ses enfants. Mais des animaux marins ont débarqué pour les transformer en un stupéfiant groupe sculptural. Hellénistique, si je me souviens bien. Ecole de Rhodes. A cette époque, les dieux étaient trop partiaux." (Le Livre de Poche - p.246-247)

Rendez-vous raté pour moi mais allez lire d'autres avis car ce ne sont pas les avis plus enthousiastes qui manquent concernant ce livre... ;-)

Plaisir de lecture :

D'autres avis : Nanne (qui, comme à son habitude, a écrit un très beau billet sur ce livre), Grominou, Yoshi, Ys et plein d'autres avis depuis chez BOB.

Petit jeu : Saurez-vous trouver les différences sur ces illustrations du Livre des Neuf Portes du Royaume des Ombres ?

Arturo Pérez-Reverte - Club Dumas ou l'ombre de Richelieu

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