4ème de couverture :
Ce livre est une bourrasque de vie...
Un baiser brûlant du seul qu’on ne doit pas embrasser.
Deux bras qui enlacent ou qui tuent.
Un homme inquiétant, mais si charmant.
Une femme qui tremble et espère ardemment...
Un homme qui ment si savamment.
Une femme qui croit mener la danse, mais passe son tour.
Des adolescents plus avertis que les grands...
Un homme qui joue les revenants.
Un père, là-haut dans les étoiles, qui murmure à l’oreille de sa fille...
Un chien si laid qu’on s’écarte sur son passage.
Des personnages qui avancent obstinément, comme des petites tortues entêtées qui apprendraient à danser lentement, lentement, dans un monde trop rapide, trop violent...

Mon avis :
Je suis très déçue. Je me rappelle encore mon état d'esprit lorsque j'avais terminé Les yeux jaunes des crocodiles, je m'étais dit : "Que la vie est belle !" Aussi, j'avais hâte de me plonger dans ce livre.
Mais là, je suis plus réservée... j'en attendais tellement plus... Peut-être avais-je idéalisé le premier tome ? Après tout, je l'ai lu il y a quelque temps maintenant !
La lecture de ce livre est pourtant très agréable, le style est clair et concis. Les personnages sont tous très attachants, chacun à leur manière : Joséphine, peu sûre d'elle mais en même temps si forte pour protéger ses filles et ses proches. Hortense si déterminée à atteindre ses objectifs qu'elle en oublie d'aimer. Zoé, qui entre tout juste dans l'adolescence et qui découvre l'amour... Iris, écorchée et si peu préparée à la vie qu'elle sombre peu à peu dans l'alcool et la dépendance morale. Philippe qui veut v.i.v.r.e... Mylène, si seule qu'elle s'invente une famille. Et tous les autres...

Alors, qu'est-ce qui m'a gênée ? Qu'est-ce qui n'a pas fonctionné ?
Tout d'abord Junior, le bébé surdoué que je n'ai pas du tout trouvé crédible; je n'ai d'ailleurs pas compris l'apport de ce personnage dans l'histoire, je suis certainement passée à côté de quelque chose là...
Ensuite, Josiane, jeune mère nageant en plein bonheur qui, maraboutée sur l'ordre d'Henriette qui lui en veut d'avoir "volé" son mari (et l'argent qui allait avec !) sombre dans une dépression de plus en plus profonde... Quoi, est-ce si facile de détruire le bonheur de quelqu'un ?
Enfin, l'omniprésence des agressions : chaque chapitre (ou presque) finit par une agression ou un meurtre, cela m'a marquée. Ce n'est pas que le livre soit violent ou cru, non, pas du tout, c'est juste que je trouve qu'il y en a beaucoup, dont certaines inutiles (à mon humble avis)...

Très vite, j'ai trouvé que le ton du livre n'était pas aussi léger que dans Les yeux jaunes des crocodiles, ne serait-ce que lorsque Joséphine, qui, à la recherche d'idées pour son prochain roman, imagine des femmes inquiètes : "Ce pourrait être le début d'un roman. Un homme accroché à une branche. Il ferait nuit noire comme ce soir. Il aurait gardé son imperméable et se hisserait en comptant chaque effort. Les femmes se retourneraient sur lui en se dépêchant de regagner leur logis. Allait-il se pendre ou se jeter à l'assaut d'un passant ? Un désespéré ou un meurtrier ? C'est alors que l'histoire commencerait. Elle faisait confiance à la vie pour lui envoyer des indices, des idées, des détails qu'elle convertirait en histoires. C'est comme ça qu'elle avait écrit son premier livre. En ouvrant les yeux sur le monde. En écoutant, en observant, en reniflant. C'est comme ça aussi qu'on ne vieillit pas. On vieillit quand on s'enferme, quand on refuse de voir, d'entendre ou de respirer." (Le Livre de Poche - p.36).

Mais que d'amours (contrariées) jalonnent ce roman, que d'espoir, que de vie !
Amour et espoir de la femme rejetée ... "Je le gêne, se dit-elle. Il ne sait pas quoi faire de moi. Il ne faut pas gêner quand on ne vous aime plus. Il faut se faire oublier, devenir toute petite pour ne pas précipiter la chute. Attendre que l'autre vous oublie, oublie les griefs qu'il a contre vous. Espérer qu'il vous reprenne, une fois l'orage passé." (Le Livre de Poche p.217).
Amour et espoir de la mère qui se sent coupable... "Joséphine se forçait à garder l'espoir. On peut tout perdre, les deux bras, les deux jambes, les deux yeux, les deux oreilles, si on garde deux sous d'espoir, on est sauvé. Chaque matin, elle se réveillait et se disait aujourd'hui, elle va me parler. L'espoir est plus fort que tout. Il empêche les gens de se tuer en arrivant sur terre quand ils se voient attribuer un bidonville ou un désert. Il leur donne la force de penser : la pluie va tomber, un bananier va pousser, je vais gagner à la loterie, un homme magnifique va me déclarer qu'il m'aime à la folie. C'est un truc qui ne coûte pas cher et qui peut changer la vie. On peut espérer jusqu'à la fin. Il y a des gens qui, à deux minutes de mourir, font encore des projets." (Le Livre de Poche p.344).

Malgré tout, ce livre est à lire car, même si je suis déçue, ce livre nous fait aimer la V.I.E ! "La vie, c'est souvent un chemin de plaies et de bosses. C'est rarement une promenade tranquille. Ou alors, c'est qu'elle s'est endormie et quand elle se réveille, elle n'arrête plus de vous secouer!" (Le Livre de Poche p.426).

Ma note : 3/5

Katherine Pancol - La Valse lente des tortues

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