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Lectures de Lounima
6 octobre 2012

Galsan Tschinag - Ciel bleu : une enfance dans le Haut Altaï

tschinag_cielÉditions : Métailié - Traduction : de l'allemand par Dominique PETIT -
Titre original : Der Blaue Himmel - Nombre de pages : 157

4ème de couverture :
Galsan Tschinag raconte son enfance dans la steppe aux confins du désert de Gobi, dans les terres du Haut-Altaï.
Le groupe familial se déplace en fonction des pâturages et des saisons, on monte les yourtes et on rencontre les gens. Les enfants ont une place bien définie que vient troubler l'obligation de scolarisation imposée par le gouvernement communiste.
Mais il y a toujours les vacances pour retrouver la grand-mère choisie et adoptée par l'enfant, pour jouer dans la montagne avec son chien et parcourir à cheval ces étendues sans fin où le galop sert aussi mesurer l'espace et le temps.
Un auteur contemporain dont le livre s'inscrit dans la lignée de Dersou Ouzala.

"Galsan Tschinag nous dit le destin d'un peuple pris entre ciel et terre, entre nature et dieux: deux univers mystérieux, muets, injustes, puissants. Ciel bleu est comme un chant d'amour, un guide spirituel, un secret à partager avec ceux qu'émerveille l'aube des peuples." Michèle Gazier, Télérama

Galsan_tschinagGalsan Tschinag est né en 1944 dans une famille d’éleveurs nomades touvas, en Mongolie occidentale, et a passé sa jeunesse dans les steppes du haut Altaï, aux confins de l’Union Soviétique. Après son baccalauréat à Oulan-Bator, bénéficiant des programmes de coopération entre pays communistes, il a la possibilité d’étudier la linguistique à Leipzig, en République démocratique allemande. Il écrit soit en mongol, soit en allemand. Son premier ouvrage, Ciel bleu, publié en Allemagne en 1994, obtient le prix Adalbert von Chamisso, récompensant un auteur étranger écrivant en langue allemande. Parmi ses romans traduits en français, on peut citer :
* Ciel bleu (1996, rééditié en 1999);
* Vingt jours et un (1998);
* Le Monde gris (2001, réédité en 2004);
* Sous la Montagne blanche (avril 2004).

Altai_Mongolie (3)

Mon avis :
"Il est possible que cette histoire ait commencé dans un rêve. Etait-ce une préparation à ce qui allait suivre, une mise en garde peut-être? Car le rêve était pénible, pénible - un cauchemar.
On disait qu'il ne fallait parler de ses rêves à personne, mais les dire plutôt pour soi à haute voix, puis cracher trois fois. On disait la même chose pour les rêves agréables. Il ne fallait les confier à personne, les garder pour soi. Ceux qu'on entendait raconter n'étaient-ils donc ni bons ni mauvais ?"
(Métailié - p.9)
Un voyage, c'est ce que nous offre ce court roman. Un merveilleux voyage dans la vie d'un petit garçon touva qui mène une vie paisible auprès de ses parents, son frère, sa soeur, sa grand-mère d'adoption, son chien. Entre les petites corvées quotidiennes, les longues balades avec son chien, les histoires de sa grand-mère et les soirées au coin du feu à jouer aux gashyks (osselets de mouton ou de chèvre) tout en écoutant les conversations des grandes personnes, il y a de quoi être heureux. Mais la vie n'est pas tendre pour les éleveurs nomades dans les montagnes de l'Altaï en Mongolie qui, outre leurs dures conditions de vie, doivent aussi subir le régime soviétique obligeant les enfants de plus de huit ans à être scolarisés en ville, loin de leur famille, de leurs coutumes, de leurs principes... Et d'un coup, tout s'accélère dans la vie du petit garçon : son frère et sa soeur partent étudier à la ville, sa grand-mère disparaît; heureusement son chien, son fidèle Arsylang, l'aide à oublier ses soucis d'enfant...

Altai_Mongolie (2)

Ce roman pourrait être considéré comme une tragédie, la tragédie d'un petit garçon dont le monde change, s'écroule même pourrait-on dire mais je ne l'ai pas du tout vécu comme tel. C'est plutôt un joli conte qui nous emporte en Mongolie, nous fait partager le quotidien simple et rude des éleveurs touvas, nous raconte leurs histoires, leurs coutumes, leurs croyances, leur vie tout simplement avec beaucoup de sensibilité, de pudeur également et beaucoup d'amour. Un voyage immobile que je ne peux que recommander à tous ceux qui aiment découvrir de nouveaux horizons, aller à la rencontre des peuples authentiques et parcourir de grands espaces.

Altai_Mongolie (1)

Morceau choisi :
"Dans toutes les langues et chez tous les peuples, on affirme qu'il ne faut pas dire du mal d'un mort. Pourquoi ? Être mort est-il un luxe dont seuls les élus peuvent jouir ? Ou bien une peine que seuls les exclus doivent expier ? C'est ce que doit payer chacun pour avoir été, pour s'acquitter du miracle qui préside à chaque naissance." (Métailié - p.17)

Un très beau voyage et un dépaysement garanti... ;-)

Plaisir de lecture : lecture_notation1_30lecture_notation1_30lecture_notation1_30lecture_notation1_30lecture_notation0_30

Merci à Marilyne pour cette belle découverte. ;-)

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Commentaires
A
Il est dans ma PAL depuis que j'ai lu "chaman"
M
Hé, hé, ravie, ravie d'avoir accompagnée cette découverte o))
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