Bram Stoker - Dracula
Editions : Le Livre de Poche - Traduction : de l'anglais par Jacques FINNE -
Titre original : Dracula - Nombre de pages : 582
4ème de couverture :
Jonathan Harker, jeune notaire, est envoyé en Transylvanie pour rencontrer un client, le comte Dracula, nouveau propriétaire d’un domaine à Londres. A son arrivée, il découvre un pays mystérieux et menaçant, dont les habitants se signent au nom de Dracula.
Malgré la bienveillance de son hôte, le jeune clerc ne peut qu’éprouver une angoisse grandissante. Très vite, il se rend à la terrifiante évidence : il est prisonnier d’un homme qui n’est pas un homme. Et qui partira bientôt hanter les nuits de Londres...
Grand classique de la littérature de vampires, best-seller de tous les temps après la Bible, Dracula est une source d’inspiration inépuisable.
Mon avis :
Je ne suis pas une fan de vampires, et encore moins de bit-lit ! Mes seules références (et donc connaissances) en matière de vampires avant la lecture de ce livre se résumaient à :
- Blade, film que j'avais adoré en son temps, essentiellement pour la plastique de l'acteur principal il faut bien l'avouer. Que voulez-vous ? J'étais jeune et influençable à l'époque... ;-),
- quelques épisodes vus les jours d'ennui de Buffy contre les vampires. C'est d'ailleurs à ce moment-là que j'ai appris qu'un vampire ne pouvait pas entrer chez une personne sans y être invité : ça c'est vraiment bizarre !!
- et les deux premiers tomes de Twilight, lus en anglais, qui m'avaient laissée un sentiment de profond ennui (voir mon avis sur le deuxième tome ici) !!
Donc, autant dire que je ne connaissais rien au mythe vampiresque avant de commencer ma lecture mais j'étais plus qu'avide d'apprendre et je me suis plongée avec délice et impatience dans cette histoire dont tant de monde ressort ébloui et conquis...
Et la lecture des premiers chapitres a été à la hauteur de mes espérances... Je me suis surprise à tourner les pages du journal intime de Jonathan Harker avec impatience, me demandant ce qui allait se passer, espérant et craignant à la fois la suite... Le style épistolaire m'a fait passer d'un personnage à l'autre, sans aucune transition, me permettant ainsi de découvrir des points de vue différents face aux événements et donnant aussi plus de rythme au récit. Ceci dit, que les allergiques aux romans épistolaires ne rayent pas pour autant ce livre de leur liste de livres à découvrir car les lettres et passages de journaux intimes sont souvent assez longs et la plupart des dialogues retranscrits, ce qui permet parfois d'oublier le genre...
J'ai donc été assez agréablement surprise, m'attendant à un livre bien plus vieillot qu'il ne l'est en réalité ! J'ai par ailleurs beaucoup apprécié le personnage de Dracula qui n'est pas un être doté d'un magnétisme irrésistible, tombeur de ses dames et "beau comme un Dieu" comme le dépeint la littérature actuelle (enfin, celle que je connais, c'est-à-dire, pas grand chose)... non, Dracula, c'est le méchant : froid, sans coeur, sanguinaire et vieux; bref, un monstre sans scrupule ni remords ayant un lourd passé de tueur derrière lui !!
Cependant, si j'ai dévoré les premiers chapitres bien prometteurs, je dois reconnaître que la suite est beaucoup moins intéressante, des longueurs s'insinuant assez vite dans les correspondances ainsi que des considérations religieuses, qui, certes, étaient de rigueur à l'époque où Bram Stoker a écrit ce roman (n'oublions pas ce livre a plus de 100 ans...), mais qui, aujourd'hui, m'ont paru bien mièvres et hors d'âge !!
De même, j'ai trouvé que l'amitié "à la vie à la mort" qui se développe dans le groupe formé pour poursuivre et terrasser Dracula se constitue bien trop vite et en devient ainsi peu crédible ! Et que dire de leur admiration mutuelle ? Tous les membres du groupe sont courageux, intelligents, forts et prêts à donner leur vie pour chacun d'entre eux mais également pour la formidable Mina qui, elle aussi, est belle, courageuse, intelligente et mérite protection car le très méchant Dracula s'immisce dans ses pensées... Non, vraiment, cela est très exagéré tout de même !!
C'est donc avec un certain ennui que j'ai terminé ce roman qui avait pourtant si bien réussi à éveiller ma curiosité ! Ceci dit, je suis bien contente d'avoir enfin lu ce classique de la littérature vampiresque...
Morceau choisi :
"Tandis que j’écris, ici, devant la porte condamnée, j’entends, dans la pièce en bas, que l’on passe et repassa, sans discrétion, et que l'on transporte des poids terriblement lourds. Ce sont, bien entendu, les caisses remplies de terre. J'entends aussi un fracas de marteaux - la caisse que l'on cloue. Puis les lourds pas s'éloignant dans le hall d'entrée, suivis d'autres, plus légers.
La porte se ferme. les chaînes grincent. La clé gémit dans la serrure. Je crois même l'entendre s'éloigner! Puis une autre porte s'ouvre et se ferme. J'entends une fois encore crisser la clé et le verrou.
Écoutez! Dans la cour, et au-delà du sentier rocheux, écoutez les roues lourdes qui écrasent la pierraille! Ecoutez le claquement des fouets et les chansons des Tziganes qui s'éloignent. Tout meurt... tout disparaît...
Je suis seul dans le château, avec ces trois femelles ignobles! Femelles! Mina est une femme elle - Elle n'a rien de commun avec elles. Elles, ce sont des démons échappés de l'Enfer!
Je ne resterai pas seul avec elles! Je veux tenter de ramper le long du mur, comme je l'ai fait, mais bien plus loin - et j'emporterai les pièces d'or dont je pourrais avoir besoin dans la suite. Je dois trouver la voie qui me mène hors de ce château maudit!
Et puis, rentrer chez moi! Le premier train, le plus rapide! Loin de cet endroit de damnés, de ce pays de damnés où le diable et sa progéniture agissent comme autant d'humains!
A tout le moins, la miséricorde de Dieu est préférable à l'amour de ces monstres. Le précipice, le long du château, est profond, escarpé. Au bas, un homme peut se reposer – comme un homme. Adieu, vous tous! Mina..." (Le Livre de Poche - p.84-85)
Une lecture qui n'a pas été totalement à la hauteur de mes attentes... mais un bon roman tout de même qui ravira très certainement les amoureux du genre ! ;-)
Plaisir de lecture :
D'autres avis : de nombreux avis depuis chez BOB.
Réalisateur : Francis Ford Coppola
Avec : Gary Oldman, Winona Ryder, Keanu Reeves
Titre original : Bram Stoker's Dracula
Durée : 02 h 10 min
Année de production : 1992
Le film commence par le récit du combat des armées du prince Vlad Dracul contre les armées turques (histoire inexistante dans le livre). Victorieux, le retour du prince n'en est pas moins douloureux car la fiancée de ce dernier, persuadée de la mort de son amant, s'est suicidée ! Fou de douleur, il défie Dieu et devient le comte Dracula... Quatre cents ans plus tard, alors qu'il souhaite s'établir en Angleterre, le clerc de notaire Jonathan Harker débarque en Transylvanie portant avec lui un portrait de sa fiancée Mina Murray qui ressemble à s'y méprendre à Elisabeta, l'amour perdue du comte...
Si le film respecte la trame générale du livre, les deux oeuvres n'en sont pas moins très différentes. En effet, Coppola connaît son affaire et n'a pas manqué d'ajouter quelques effets au roman original afin d'en assurer le succès commercial ! Ainsi, le film de Coppola est tout d'abord très esthétique et la scène montrant Jonathan Harker en proie avec les trois femelles vampires mérite un coup d'oeil !! ;-) Ensuite, et c'est là, à mon sens, la grande différence entre les deux oeuvres, Coppola a fait de Dracula un personnage sentimental hanté par son amour perdu et désireux de conquérir Mina, ce qui n'existe pas dans le livre et rend le personnage du film bien plus attachant !
Néanmoins, si je reconnais la beauté et l'originalité de cette adaptation, je dois tout de même dire que je n'ai pas été conquise et que, tout comme pour le roman original, je ressors assez déçue de cette séance !! ;-)