Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Lectures de Lounima
11 mai 2013

Anita Desai - Où irons-nous cet été ?

Anita_DesaiÉditions : Folio Poche - Traduction : de l'anglais par Anne-Cécile PADOUX -
Titre original : Where shall we go this Summer ? - Nombre de pages : 192

4ème de couverture :
À quarante ans, Sita attend sans l'avoir désiré son cinquième enfant. Épouse d'un riche homme d'affaires de Bombay, elle déteste les charges de la vie quotidienne qui l'épuisent. Lourde, lasse, elle décide de retourner pour les vacances d'été dans l'île où elle a passé toute son enfance auprès de son père, un émule de Gandhi.
Mais les souvenirs que l'on a crus heureux peuvent révéler des surprises. Sita va revivre l'angoisse des épisodes troubles qu'elle croyait avoir oubliés, tandis que s'ancre en elle cette idée étrange et folle : il ne faut pas que l'enfant naisse dans ce monde si cruel. Elle continuera à le porter longtemps, peut-être toujours.

puits_inde_grMon avis :
Été 1967. Sita a quarante ans, elle est enceinte de son cinquième enfant mais, aussi absurde que cela puisse paraître, ne veut pas accoucher parce qu'elle ne veut pas que son enfant naisse dans un monde qu'elle estime vide de sens, violent et agité. Elle décide d'aller passer l'été sur l'île de Manori, l'île de son enfance, l'île qu'elle a quitté il y a vingt ans à la mort de son père, l'île où son père est encore vénéré tel un dieu, chaque habitant ayant une histoire extraordinaire à son sujet. Certains racontent qu'il a guéri telle femme de sa stérilité, d'autres qu'il a chassé les serpents de chez telle autre, ... mais ce dont tout le monde se souvient avec émerveillement, c'est qu'il a creusé un puits et que de ce puits sort une eau douce et excellente à boire. "Pour ses chelas*, il était un saint, pour ses adversaires, un charlatan, pour les villageois, un sorcier; chacun avait une preuve à l'appui de sa conviction. Chaque preuve pouvait être vérifiée, mais on n'en était pas plus avancé, et on pouvait seulement dire, comme Sita lorsqu'elle arriva à l'âge adulte, qu'il avait commencé sa vie "au service des autres", et qu'il avait compris que le sacrifice de soi et le dévouement placent un certain pouvoir aux mains d'un homme, l'élèvent, l'anoblissent, le transforment en un être surhumain, surtout dans un environnement ignorant, pauvre et crédule [...]." (Folio Poche - p.94)
* chelas : disciples d'un guide spirituel.

Pourquoi Sita décide-t-elle de s'éloigner de sa vie ? Pourquoi éprouve-t-elle le besoin de se plonger dans ses souvenirs ? De retrouver le calme de l'île de son enfance ? Que fuit-elle ? Son mari, Raman, est fidèle, ne la bat pas, ils vivent une vie tranquille et bien rangée, ils ne manquent pas d'argent, rien ne semble expliquer le mal-être de cette femme si ce n'est son profond ennui de la vie et une certaine envie de fuir l'hypocrisie de la classe moyenne bombayite / mumbaikar à laquelle elle appartient. Débarquant sur l'île avec deux de ses enfants, elle va très vite déchanter et se rendre compte que le lieu est loin d'être paradisiaque : pas d'eau potable, pas de nourriture, une plage qui ne ravit pas ses enfants autant qu'elle l'était lorsqu'elle avait leur âge, des souvenirs qui affluent et qui révèlent que rien n'est aussi roses que les souvenirs idéalisés... 

Anita Desai est une grande dame de la littérature indienne et j'avais très envie de lire un de ses romans mais ce livre n'a pas du tout été à la hauteur de mes attentes. Ennuyeux, assez long malgré ses 192 pages, je n'ai pas vraiment accroché à l'histoire. Je comprends tout à fait que Sita trouve sa vie fade, dénuée de surprise, de créativité mais je n'ai pas compris la méthode, la façon dont elle compte sortir de son ennui et faire comprendre à son mari qu'elle n'est pas qu'un bel objet qui n'a d'autres utilités que de sourire aux invités et pondre des enfants. En toute honnêteté, je n'ai pas compris le message de ce roman et suis sans doute passée totalement à côté. Je devine que l'auteur a choisi d'appeler son héroïne Sita en référence à la Sita du Rāmāyaṇa, celle qui est fidèle et dévouée corps et âme à son mari, au point d'accepter sans sourciller de quitter l'homme qu'elle aime et qui ne croit pas qu'elle ait pu rester fidèle lors de sa captivité puis de revenir avec lui sur simple demande ! La Sita du roman est tout aussi servile en définitive. Elle se rend compte que la vie sur l'île est aussi stérile que celle qu'elle vit avec son mari en ville mais que fait-elle ? Rien, elle a quitté une prison pour une autre et attend tranquillement que son mari vienne la chercher...

Morceau choisi :
"[...] elle avait passé vingt ans à relier les maillons de cette chaîne. Et que doit-on faire d'une chaîne ? Elle ne peut que vous étrangler, vous étouffer, vous asservir." (Folio Poche - p.108)

A discuter... ;-)

Plaisir de lecture : lecture_notation1_30lecture_notation1_30lecture_notation05_30lecture_notation0_30lecture_notation0_30

Un autre avis : Catherine

Val_aime_les_livres_challengeCette lecture entre bien évidemment dans le challenge de Val.

Publicité
Publicité
Commentaires
M
Vu que le sujet ne m'attirait pas et qu'en plus, tu t'es ennuyée, je passe ;-)
K
Si tu t'es ennuyée, ce ne serait sûrement pas pour moi qui suis capable de décrocher très vite !
C
Dommage !!
V
J'ai bien envie de découvrir cette auteur mais je vais attendre de trouver un autre titre alors.
Publicité
Derniers commentaires
Visiteurs
Depuis la création 246 524
Publicité